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"Attentat à la bombe suicidaire" imminent à l'aéroport de Kaboul: Alexander De Croo justifie le retrait de la Belgique

La Belgique a annoncé mercredi soir avoir mis fin à ses opérations d'évacuation depuis l'aéroport de Kaboul, à quelques jours du retrait des troupes américaines qui sécurisent le site. Ce jeudi, le Premier ministre a expliqué la décision, basée sur les risques d'attentats sur le site de l'aéroport.

"Le gouvernement fédéral a pris la décision de mettre un terme aux évacuations depuis l'aéroport de Kaboul, au vu de l'évolution de la situation en Afghanistan", avait indiqué sur Twitter notre Premier ministre Alexander De Croo, mercredi soir. Cette décision a été prise "en accord avec les partenaires européens" de Bruxelles, avait-t-il précisé.

Ce jeudi matin, il s'est expliqué en conférence de presse. Il a évoqué la situation sécuritaire sur place. "Dès le début de l'opération Red Kite, on a vu que la situation près de l'aéroport de Kaboul était chaotique. Et mercredi, dans la journée, on a vu que la situation s'est fortement dégradée. Concrètement, nous avons obtenu des informations, de sources américaines mais aussi d'autres pays, évoquant une imminence d'attentat à la bombe suicidaire dans l'environnement de l'aéroport. Et les accès à travers les gates étaient devenues impossibles. Nous avons eu des contacts avec nos pays partenaires, et ils avaient la même approche que nous. Donc hier soir, toutes nos équipes sur le tarmac à Kaboul ont été évacués. Ils sont arrivés à Islamabad à 21h30 heure locale". 

Des avions continuent d'arriver à Bruxelles

Toutes les opérations ne sont pas terminées pour autant. "C'est la fin de la première phase de l'opération Red Kite", a confirmé Ludivine Dedonder, ministre de la Défense. "Du personnel militaire et des moyens matériels restent déployés à Islamabad (Pakistan voisin) le temps d'analyser l'évolution de la situation en Afghanistan". 


Un vol charter d'Air Belgium a d'ailleurs atterri à l'aéroport militaire de Melsbroek, jeudi matin peu avant 09h00. "L'avion transportait 250 personnes" évacuées d'Afghanistan, selon Ludivine Dedonder. Il avait décollé d'Islamabad la nuit dernière :


 

Outre les Belges, 29 Néerlandais et 4 Autrichiens se trouvaient à bord. Ces derniers jours, plusieurs vols ont été opérés depuis Islamabad vers Melsbroek avec des personnes évacuées de Kaboul. Les passagers de ces vols sont ensuite emmenés à la caserne de Peutie pour un screening de sécurité et médical.

Depuis le Pakistan, "la Belgique poursuit donc le rapatriement vers notre pays des personnes évacuées et du contingent de l'opération Red Kite dans les prochains jours".

1.400 personnes au total

Des avions transportant les personnes exfiltrées atterrissent depuis lundi matin à la base militaire de Melsbroek. 1.400 personnes ont été évacuées par la Belgique au total, a confirmé Alexander De Croo. Parmi les passagers, se trouvent des Belges et des Afghans, mais aussi des ressortissants des Pays-Bas et du Danemark ou des réfugiés candidats à l'asile dans ces pays, ainsi qu'au Luxembourg.

Sophie Wilmès, ministre des Affaires étrangères, a donné des chiffres plus détaillés lors de cette conférence de presse. "Au total, nous avons appelé 935 personnes à l'évacuation. La majorité d'entre elles sont ce qu'on appelle 'la catégorie 1', les Belges et les ayants droits, plus ou moins 500 personnes. 1.100 personnes, sous la responsabilité belge, ont été évacuées de Kaboul vers Islamabad. A cela s'ajoute des demandes des pays partenaires (Pays-Bas et Luxembourg). D'autres ressortissants belges ont été évacuées par les Pays-Bas". Elle insiste: "Attention avec les chiffres, ce sont des listes mouvantes, car au fur et à mesure du temps, des gens se sont manifestés auprès de nos ambassades. Ces deux derniers jours, 66 Belges ou ayants droits ce sont manifestés. Egalement, certaines personnes sont revenues par d'autres canaux que Melsbroeck ou Schipol (Pays-Bas). On a identifié 114 contacts dont on n'est pas certains qu'ils aient quitté Kaboul, nous les avons informés. Nous avons eu 12 réponses à ce jour. Certains Belges ou ayants droits ont également décidé de ne pas rentrer, pour des raisons familiales ou médicales" de la situation actuelle. Des vérifications doivent être faites. 


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