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Affaire libyenne: Mimi Marchand conteste une détention provisoire "disproportionnée"

"Mimi" Marchand, patronne de l'agence BestImage, a fait appel de son placement en détention provisoire dans un volet de l'affaire de soupçons de financement libyen de la présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy, a annoncé lundi son avocate Caroline Toby à l'AFP.

"J'ai fait appel de l'ordonnance de placement en détention provisoire et fait un référé-liberté", a précisé Me Toby.

Dans cette enquête, distincte du volet principal et qui porte sur les conditions dans lesquelles l'intermédiaire Ziad Takieddine a retiré ses accusations contre Nicolas Sarkozy, Michèle Marchand - de son vrai nom - a été mise en examen début juin pour "subornation de témoin" et "association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée".

Alors qu'elle était placée sous contrôle judiciaire, avec interdiction de contact avec plusieurs personnes, parmi lesquelles Nicolas Sarkozy, un juge des libertés et de la détention l'a placée vendredi soir en détention provisoire pour non-respect de ces obligations.

"Une écoute a établi qu'elle n'avait pas respecté son contrôle judiciaire car elle a parlé à quelqu'un" à qui elle n'avait pas le droit de parler, avait indiqué vendredi à l'AFP une source proche de l'enquête.

Selon Me Toby, "cette décision est totalement disproportionnée, compte tenu de l'implication (de Mimi Marchand) dans ce dossier, de son âge (74 ans, ndlr), de son état de santé et du fait que cette écoute intervient avec quelqu'un avec qui elle parle depuis 25 ans deux fois par jour", le photographe Sébastien Valiela.

Le photographe, figure du milieu des paparazzis, est l'auteur du reportage photo et vidéo de BestImage diffusé en novembre par Paris Match et BFMTV, dans lequel M. Takieddine annonçait sa rétractation litigieuse.

M. Valiela a été entendu comme "suspect libre" dans cette enquête le 15 juin.

Vendredi, il a été mis en examen pour "recel de violation du secret professionnel" dans une autre information judiciaire, portant sur la diffusion par Paris Match en février 2020 de photos de l'interpellation de Piotr Pavlenski, l'artiste russe au coeur de l'affaire Griveaux.

Mediapart a annoncé lundi qu'il avait également été mis en examen pour "corruption active" dans ce dossier dans lequel trois fonctionnaires de police sont mis en cause de leur côté pour "violation du secret professionnel", "corruption passive" ou "faux en écriture publique".

L'avocat du photographe, Me Fabien-Jean Garrigues, a confirmé à l'AFP cette "mise en examen pour des faits de corruption active qui sont fermement contestés".

M. Valiela est connu pour avoir pris certains clichés célèbres, outre ceux de Ziad Takieddine, récemment: Mazarine Pingeot avec son père François Mitterrand, publiés dans Paris Match en 1994, ou encore des photos volées de l'idylle entre François Hollande et Julie Gayet, publiées en janvier 2014 dans Closer.

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