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99% des manchots empereurs menacés de disparition d'ici la fin du siècle: la fonte de la banquise en Antarctique en cause

Plusieurs colonies de manchots empereurs ont encore vu leurs poussins périr en 2023 en raison de la fonte record de leur banquise de l'Antarctique, liée au réchauffement climatique, selon une étude publiée jeudi.

La baisse record de la banquise en 2023 a contribué à la deuxième pire année de mortalité des poussins depuis le début des observations en 2018, selon le recensement de l'observatoire British Antarctic Survey. Ce nouveau constat suit l'"échec catastrophique de la reproduction" en 2022 et menace de faire baisser la population à long terme, a déclaré à l'AFP Peter Fretwell, auteur de l'étude.

Ces oiseaux se reproduisent sur la banquise, formée par congélation de l'eau salée de l'océan, et les poussins éclosent pendant l'hiver austral. Les poussins sont élevés jusqu'à ce qu'ils développent des plumes imperméables, généralement en décembre, avant la fonte estivale. Mais si la glace fond trop tôt sous leur petites pattes, ils risquent de se noyer et de geler.

Certains experts, comme Peter Fretwell, estiment que 99% des manchots empereurs, voire la totalité, pourraient disparaître d'ici la fin du siècle.

Les colonies de manchots à la recherche d'une "meilleure glace"

"Des niveaux de mortalité élevés, voire totaux"

Quatorze des 66 colonies de manchots, chacune capable de faire naître des milliers de poussins par an, ont été affectées par une fonte précoce en 2023, selon l'étude publiée dans le Journal of Antarctic Science. Il en résulte "des niveaux de mortalité élevés, voire totaux", a déclaré M. Fretwell.

Toutefois, l'année 2023 "n'a pas été aussi mauvaise que nous le craignions", a-t-il déclaré. Dix-neuf colonies avaient été touchées en 2022, un record. Plusieurs colonies, dont celles qui ont vu leurs portées décimées l'année précédente, se sont déplacées à la recherche d'une meilleure glace.

Ce signe encourageant d'adaptation n'est toutefois qu'une "solution temporaire", a prévenu M. Fretwell, car "il n'y a qu'un nombre limité d'endroits où ils peuvent aller".

Pour le chercheur, c'est à l'humanité de s'adapter en réduisant les émissions de gaz à effet de serre qui contribuent à la fonte des banquises de l'Antarctique. 

 

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