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"La probabilité de gagner cette course repose désormais sur Geraint". En une phrase, au soir de la 17e étape, Dave Brailsford, le manager général de Sky, a clairement résumé la situation de la formation britannique pour ramener le maillot jaune du Tour à Paris.
Mercredi soir, Geraint Thomas est plus que jamais solidement installé en tête du classement général, après sa troisième place au sommet du Col du Portet, l'ascension la plus compliquée proposée au peloton de cette édition 2018 du Tour de France.
"Personne ne savait vraiment ce qui allait se passer aujourd'hui. A la fin, je pense que ça a été une journée fantastique. L'équipe a bien fonctionné", s'est réjoui Dave Brailsford après l'étape, à l'arrière d'un bus Sky pris d'assaut par les journalistes.
L'étape spectaculaire de 65 kilomètres dans les Pyrénées a tenu toutes ses promesses avec un Froome, quadruple vainqueur du Tour (2013, 2015, 2016, 2017), en grande souffrance dans les deux derniers kilomètres face aux assauts des adversaires de la Sky, le Slovène Primoz Roglic (Lotto NL) et le Néerlandais Tom Dumoulin (Sunweb).
"La probabilité de gagner cette course repose désormais sur Geraint", a glissé le manager de la formation bleu ciel et noire, tout en nuançant dans la foulée: "mais ça ne veut pas dire que c'est terminé", histoire de brouiller un peu les cartes avant les dernières étapes.
Chris Froome, le leader de l'équipe au départ du Tour de France, il y a trois semaines en Vendée, s'est transformé mercredi en équipier pour un autre Britannique, le Gallois Geraint Thomas. Une inversion des rôles louée par Brailsford, lui-même Gallois, et acceptée par le principal intéressé.
"Si Geraint remporte le Tour, ce sera une légende. Mais si +Froomey+ l'aide à atteindre cette victoire, la façon dont il s'est sacrifié aujourd'hui, il sera un titan. Il sera l'un des plus grands de tous les temps, sans même remporter la course", a ainsi soufflé Brailsford.
- "Me battre pour le podium" -
"C'est le cyclisme professionnel, c'est le fait d'être une équipe. Je suis juste content d'être dans cette position. Ça va être certainement compliqué de reprendre du temps mais je continuerai de me battre pour le podium et essayer de garder +G+ en jaune", a reconnu Froome.
Car 'Froomey' est arrivé en France comme le tenant des trois couronnes des grands Tours: Tour de France 2017, Vuelta 2017 et Giro 2018.
Mercredi, il a contré l'attaque de Roglic deux kilomètres après le début du col du Portet. "C'était le plan. On savait que Tom Dumoulin allait devoir rouler pour revenir sur Roglic et Chris, Geraint pourrait rester comme ça dans les roues", a expliqué Brailsford.
Mais plus le groupe des leaders s'est approché du sommet à 2.215 mètres d'altitude et plus Froome a montré des signes de fatigue et d'usure: bouche ouverte, langue tirée, visage grimaçant, tête baissée.
Et s'il n'a cédé "que" 50 secondes sur Thomas en 1800 mètres, il peut remercier son coéquipier colombien Egan Bernal, qu'il a parfois eu du mal à suivre.
Au général, Froome est repoussé à 2 minutes et 47 secondes de Thomas.
"Geraint mérite de se trouver en jaune et je croise désormais les doigts pour qu'il le soit jusqu'à Paris", a estimé Froome. Un aveu qui sonne comme un renoncement.