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Ce mercredi marquait le coup d'envoi des Jeux paralympiques avec une impressionnante cérémonie d'ouverture. Un spectacle qui a mis à l'honneur des athlètes du monde entier et qui a fait l'unanimité. Quelque chose est surprenant en revanche: la faible représentation des nations subsahariennes. C'est avant tout une question… d'argent.
Sur les 44 pays africains présents, seuls 8 ont pu envoyer à Paris plus de 10 athlètes. L'Égypte, 54 représentants, le Maroc 38, la Tunisie 30, l'Algérie 26. Au sud du Sahara, seule l'Afrique du Sud a pu déléguer 32 sportifs. Même des grandes nations comme le Nigeria ou le Kenya ont à peine dépassé les 10 compétiteurs.
La spectaculaire parade sur les Champs-Élysées marquait cet étonnant contraste. Les nations européennes ou nord-américaines, très bien fournies, y compris les pays dits "petits", la Belgique, 29 athlètes, la Suisse, 27. En revanche, la RDC, 110 millions d'habitants, 2. La Côte d'Ivoire, 30 millions d'habitants, 4.
Aux Jeux de Tokyo en 2021, l'Afrique avait décroché 63 médailles. Une performance difficile à rééditer car il y aura, cette fois, 29% d'athlètes de moins. Ce qui manque, ce n'est pas la volonté, vous l'avez dit, c'est l'argent.
Déjà, le sport en général a du mal à se financer en Afrique. Mais là, c'est encore plus difficile pour aller aux Paralympiques. Plus cher en matière d'infrastructure et de matériel. Ainsi, le basketball en fauteuil est presque absent du continent. Un fauteuil coûte 2.000 euros, mais il en faut au moins 10 pour une équipe. Qui va payer?
Et je le répète, ce n'est pas forcément une question politique. La RDC a une ministre déléguée chargée des handicapés, Irène Esambo, qui était d'ailleurs ce mercredi à Paris. Les athlètes paralympiques congolais disposeront des mêmes avantages en termes de primes, de frais de mission et d'équipement que leurs compatriotes des Jeux olympiques, il y a quelques jours.
Des jeux africains
Mais en Afrique noire en général, l'image des Paralympiques est encore trop peu connue. Et c'est pourquoi le Ghana a organisé l'an dernier des Jeux Paralympiques africains. Un succès, même s'il y a eu des problèmes d'organisation. Or, le Ghana a financé seul cette compétition.
Le Cameroun, lui aussi, veut prendre les choses en main. Le comité local a le projet de créer sur son territoire un village paralympique avec des infrastructures modernes ouvertes à tous les pays d'Afrique pour organiser des stages de préparation ou des compétitions régionales. Je le répète encore une fois, les idées sont là, c'est l'argent qui manque.
Pourtant, il existe des aides au niveau international. Mais faut-il encore des gens capables d'aller les dénicher? Et pour ça, les meilleurs ambassadeurs seront les athlètes paralympiques qui, n'en doutons pas, dès ce jeudi, donneront le maximum.