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Liège-Bastogne-Liège: Pogacar en reconquête, Van der Poel pour l'exploit ?

Un an après sa chute sur la Doyenne, Tadej Pogacar revient reconquérir Liège-Bastogne-Liège, une course qui lui va comme un gant, contrairement à Mathieu van der Poel, l'autre géant, qui mise sur sa forme du moment pour créer l'exploit dimanche.

À ce sujet, notre consultant, Kevin Van Melsen, explique à propos de l'état physique du coureur : "On a un Mathieu Van der Poel qui était en grande forme et qui a montré quelques signes de faiblesse à l'Amstel. (...) Ici, la question, c'est de savoir s'il est sur une pente descendante. Parce qu'on sait qu'enchaîner les Classiques flandriennes et ardennaises, c'est quelque chose de très compliqué". 

Pogacar pour un sixième Monument ?

Le Slovène est le grand favori pour décrocher un sixième Monument et revenir à hauteur de... Van der Poel, le seul coureur en activité à en avoir autant dans sa musette. Pour notre consultant, l'équipe de Pogacar devra cependant être tactique face au Néerlandais. "Du côté de chez UAE, on a intérêt à l'user tout au long de la course", explique-t-il.

Le parcours, long (254 km), usant et escarpé (4.550 m de dénivelé) va à merveille à Pogacar, avec les redoutables côtes de la Redoute et de la Roche-aux-Faucons en juges de paix. Même le temps froid annoncé dimanche lui convient. En 2021, "Pogi" y avait gagné son premier Monument.

Van der Poel pour l'exploit

Impérial sur le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, le Néerlandais peut devenir le deuxième coureur de l'histoire après Eddy Merckx à remporter trois Monuments en une saison. La légende belge l'avait réussi à quatre reprises, la dernière fois en 1975. La 22e place de Van der Poel sur l'Amstel Gold Race dimanche dernier a semé le doute et le parcours vallonné de la Doyenne correspond moins à son gabarit (75 kg, soit 9 de plus que Pogacar).

Mais il affirme avoir "rechargé les batteries" au soleil d'Espagne et dit que "la forme est toujours suffisante pour jouer un rôle significatif". "La victoire est possible, sinon je ne participerais même pas. Après, il faut que toutes les pièces s'assemblent, plus que sur les flandriennes où j'étais le grand favori", souligne le champion du monde, sixième à Liège en 2020 lors de sa seule participation jusque-là.

Quid des Belges ?

Pour ce qui est des participants belges, notre consultant en a pointé plusieurs qui pourraient bien performer. "On a un Maxim Van Gils qui a montré de très belles choses durant la Flèche Wallonne. (...) Il y a aussi Dylan Teuns, qui est, certes, passé à côté de la Flèche Wallonne, mais il ne faut pas sous-estimer le fait qu’il a fait très froid. Ce week-end, on va encore avoir un temps relativement froid, (...) mais ça va normalement rester plutôt sec. Je pense que ça, ça pourrait faire la différence. Ça pourra notamment rassurer certains coureurs, comme Dylan", précise Kevin Van Melsen.

Il portera également un regard attentif sur Quinten Hermans, "qui a terminé deuxième à Liège", ainsi que Tiesj Benoot. "Il a aussi montré qu'il était dans une bonne condition. C'est un gars sur qui on peut toujours compter. Alors il n'a peut-être pas la meilleure équipe autour de lui, mais c'est quelqu'un qui a une bonne vision de la course", analyse notre consultant.

Selon les anciens, Van der Poel peut gagner, mais pas cette année

Trois anciens vainqueurs belges se montrent sceptiques quant aux chances de Van der Poel de dompter la Doyenne, au moins cette année. "Pourquoi pas un jour, mais dimanche ça va être difficile après ce qu'on a vu à l'Amstel", estime Eddy Merckx, quintuple vainqueur à Liège.

"Van der Poel s'est vraiment préparé pour le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Or Liège-Bastogne-Liège demande une préparation très spécifique avec des passages beaucoup plus montagneux. Je crains que les 4.000 mètres de dénivelé soient trop exigeants pour lui", abonde Philippe Gilbert, vainqueur en 2011. "Mathieu est un grand champion, mais dimanche contre Pogacar, le meilleur coureur du monde, non, je n'y crois pas. Avec la Redoute et la Roche-aux-Faucons, le final est trop dur pour lui pour l'instant. Une place dans le Top 7 serait déjà un bon résultat", estime Dirk De Wolf, lauréat 1992.

Skjelmose: le frigorifié a le feu sacré

Tout Scandinave qu'il est, Mattias Skjelmose a causé une sacrée frayeur à ses supporters en étant incapable de descendre seul de son vélo mercredi, frigorifié et tétanisé sous le déluge de la Flèche Wallonne. Mais le Danois a rapidement repris du poil de la bête, à grand renfort de boissons chaudes, pour affirmer dès jeudi ses ambitions.

"Je me vois sur le podium avec Tadej et Mathieu, mais je ne sais pas dans quel ordre encore", assure le vainqueur du Tour de Suisse 2023. Le grimpeur de 23 ans estime être "dans la forme de sa vie" avant Liège où il avait terminé à la neuvième place l'an dernier. Au point de se féliciter de la présence de Pogacar, promesse d'une course dure. "Plus c'est difficile mieux c'est pour moi", dit-il.


 

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