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Cette année parmi les 28 coureurs belges présents sur la Grande Boucle, il y a deux wallons: Arnaud De Lie et Sébastien Grignard. Le constat n’est pas nouveau. Le cyclisme belge est dominé par les coureur flamands. Et pourtant des jeunes francophones s’investissent avec passion dans ce sport exigeant. C’est le cas de Louka Matthys et de Johan Meens. Ils se confient sur leur passion mais aussi sur les sacrifices nécessaires pour devenir coureur professionnel.
À 24 ans, Louka Matthys dispute sa première saison comme coureur professionnel. L’année passée, il combinait encore son métier de professeur en primaire avec un statut amateur dans une équipe cycliste française. Aujoud'hui sous contrat avec l'équipe Bingoal WB, le coureur voit la différence. "On n'avait pas la chance d'avoir un bus, on avait des petites voitures qui faisaient l'affaire, mais c'est sûr que c'est un confort d'avoir un bus, c'est un gros changement. L'année passée, je travaillais surtout jusque 16h, je n'avais pas énormément le temps de m'entrainer après l'école, donc je faisais beaucoup en qualité", explique Louka Matthys. "Quand on voit un Pogacar à Liège, on se dit qu'il est vraiment au-dessus du lot, moi, ça continue à m'impressioner. Après, cette année, je dois aussi faire ma place et ne pas me laisser impressioner par ces coureurs-là, et essayer de faire des résultats sur des courses plus accessibles", poursuit l'ancien instituteur.
Mais être coureur cycliste professionel, c'est aussi avoir l'obligation de faire des sacrifices. Il faut notamment adopter une vie de nomade, avec 150 jours passés loin de la maison. "Il a fallu un peu de temps pour que ma petit amie comprenne pourquoi je devais partir et autant de temps. Et est-ce qu'à 16 ans on a envie d'être à 21h au lit, de ne pas pouvoir sortir, et à l'âge de 24 ans de partir tout le temps de sa maison, je ne sais pas", confie Johan Meens, originaire de la région de Liège.
Ce dernier vient d'une famille d'agriculteurs, comme un certain Arnaud De Lie. Travailler dans la ferme, c'est aussi une façon de se ressourcer et de penser à autre chose. "Pour ma tête, j'ai vraiment besoin, quand je suis à la maison, de retourner dans la ferme. Et d'aller voir un peu si tout se passe bien, si on peut dire ça comme ça. J'espère être agriculteur plus tard et donc je n'ai pas envie de perdre la main", sourit Johan Meens.
Ces deux jeunes coureurs wallons rêvent de disputer, un jour, le Tour de France, mais pour l'heure, c'est surtout la soif de victoires qui les anime.