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A six mois des Jeux olympiques de Paris, le Britannique Adam Peaty a signé son retour sur la scène internationale par une médaille de bronze "douce-amer" sur 100 m brasse, lundi aux Championnats du monde de natation de Doha.
Médaillé d'argent l'an dernier, l'Américain Nic Fink est devenu champion du monde de la distance en 58 sec 57, devant l'Italien Nicolo Martinenghi, champion du monde en 2022 (58 sec 84).
Mais en ce deuxième jour de compétition, c'est surtout Peaty qui était au centre des attentions pour son retour, quatre ans après sa dernière apparition aux Championnats du monde.
Meilleur temps des demi-finales, Peaty a manqué de vitesse au départ et n'a pas réussi à faire parler ses qualités en deuxième partie de course, terminant troisième en 59 sec 10.
"C'est doux-amer, la technique n'est pas encore au rendez-vous pour obtenir les résultats que je souhaite lorsque je suis sous pression. C'est quelque chose qu'il va falloir identifier. On a encore besoin de beaucoup plus d'entraînement et de persévérance", a analysé Peaty.
- "Apaisé" -
Entre ses derniers Mondiaux en 2019 et sa troisième place de Doha, Peaty a remporté un deuxième titre olympique sur la distance, en 2021 à Tokyo. Mais il s'est ensuite fracturé le pied avant de prendre une pause pour soigner d'importants troubles psychologiques, évoquant des problèmes de dépression et d'alcoolisme.
Désormais "apaisé", il s'est toutefois dit "déçu" de sa performance du soir. "Mon bonheur dans ce sport vient du fait de savoir que je n'aurais pas pu faire plus, et ce soir, je sais que j'aurais pu faire plus, ce qui m'a passablement agacé."
"C'est sympa d'avoir une médaille (...) mais ce soir ça ne s'est pas passé exactement comme je le voulais", a-t-il poursuivi. "Mais je dois me rappeler que cela fait longtemps que je n'ai pas connu ça, et les cinq prochains mois (jusqu'aux JO de Paris, NDLR) vont définir qui je suis en tant qu'athlète."
En son absence, le Chinois Qin Haiyang a émergé sur la scène planétaire en réalisant le triplé de la brasse (50, 100, 200 m) l'an dernier aux Mondiaux de Fukuoka au Japon. Mais le nageur de 24 ans n'a pas fait le déplacement au Qatar.
- Les larmes de Kohler -
Dans les autres courses, l'Américaine Kate Douglass a conservé son titre du 200 m quatre nages. Partie sur des bases très rapides, Douglass a conclu sa finale à moins d'une seconde du record du monde, touchant le mur en 2 min 07 sec 05, soit 12 centièmes de moins que son chrono de l'an dernier.
Elle a devancé la Canadienne Sydney Pickrem et la Chinoise Yu Yiting, déjà en bronze l'an passé aux Mondiaux de Fukuoka. Seule Française en lice en cette deuxième soirée de finales, Charlotte Bonnet a pris la septième place avec un chrono de 2 min 11 sec 23.
Sur 100 m papillon, l'Allemande Angelina Kohler a profité de l'absence des trois médaillées de Fukuoka, pour s'imposer en 56 sec 28, devant l'Américaine Claire Curzan et la Suédoise Louise Hansson.
Extrêmement émue, elle a fondu en larmes dès la fin de la course, avant de sangloter intensément lors de l'interview en bord de bassin puis de nouveau sur le podium.
Elle devient la première nageuse allemande médaillée d'or mondiale depuis Britta Steffan il y a quinze ans. "Je vais mettre du temps à réaliser ce que j'ai accompli au niveau de la natation allemande. C'était tellement énorme que ma tête n'arrive pas à digérer l'information, je suis sans voix", a déclaré la nageuse de 23 ans.
Enfin, le Portugais Diogo Matos Ribeiro est devenu champion du monde du 50 m papillon à 19 ans. Médaillé d'argent l'an dernier, il a gravi une marche de plus en l'absence du tenant du titre, l'Italien Thomas Ceccon. Il obtient le premier titre mondial en natation de l'histoire du Portugal.