Partager:
Après deux défaites pour démarrer le tournoi olympique, l'équipe de France de hand a arraché, mercredi à la dernière seconde grâce à un but de Ludovic Fabregas, un nul contre l'Égypte (26-26) qui lui apporte une petite bouffée d'oxygène dans la course à la qualification.
Au bout d'une dernière possession française de seulement neuf secondes, après une dernière munition égyptienne perdue, le pivot, en difficulté lors des deux premiers matches, s'est arraché au milieu de la défense sur une passe d'Élohim Prandi pour transpercer les filets et marquer son cinquième but de la soirée (sur 7 tentatives).
L'Arena Paris Sud a exulté avec ses joueurs, fêtant comme une victoire ce nul quasi miraculeux, qui rappelle dans le scenario celui de la demi-finale de l'Euro en janvier contre la Suède où Elohim Prandi avait marqué pour arracher une prolongation.
Les champions olympiques (1 pt, 5e) ont leur destin en main pour la qualification: ils figureront à coup sûr parmi les quatre premiers de la poule B s'ils gagnent leur deux derniers matches, contre l'Argentine (0 pt, 6e) vendredi puis la Hongrie dimanche (2 pts, 4e).
Grâce à ce point glané, un nul contre les Magyars après un succès contre les Argentins pourraient même leur suffire.
- "On sort la tête de l'eau" -
"La réaction est là, c'est un bon pas en avant qui demande confirmation" a souligné le sélectionneur Guillaume Gille, qui "espère que le train bleu est lancé"
Même s'il reste beaucoup de détails à régler, notamment offensifs, ils se sont globalement rassurés en défense et espéreront au plan mental que ce nul sera fondateur après avoir senti passer de près le vent du boulet. Et une troisième défaite après celles concédées contre le Danemark (37-29) et la Norvège (27-22).
"C'est important car pendant quatre jours on avait un peu la tête baissée, c'était difficile. On est dans une spirale et on arrive à sortir la tête de l'eau, c'est important. J'espère que ce sera un point fondateur pour la suite", a déclaré Fabregas.
Avant même cette dernière minute étouffante, ils étaient menés de deux buts à cinq minutes de la fin (23-25) après un 2-0 encaissé en infériorité numérique (exclusion temporaire de Karl Konan).
Et ils avaient manqué une première balle d'égalisation à 26-26 à moins d'une minute de la fin, Dika Mem tirant au-dessus.
- Changements -
Le retour tricolore a commencé à se dessiner en début de seconde période, lorsque les Bleus ont passé un 6-1 pour revenir à égalité 19-19 (43e), grâce à des ballons récupérés en défense fructifiés sur des contre-attaques bien menées.
Les changements opérés par le sélectionneur Guillaume Gille ont été efficaces.
Sa décision de remplacer dans le 7 de départ Nikola Karabatic par Elohim Prandi, un peu. Mais surtout celle de faire entrer en défense en cours de première période Konan (à la place de Luka Karabatic), et en début de seconde période Dylan Nahi (sur l'aile gauche pour Hugo Descat) et Rémi Desbonnet dans le but (en remplacement de Vincent Gérard, 4/19).
Konan a permis par son activité de récupérer quelques ballons, bonifiés en contre-attaque par Nahi, également servi (15-18, 37e) par Desbonnet (6/17).
C'est d'ailleurs Nahi qui, en contre-attaque après une parade de Desbonnet, a ramené les Bleus à égalité (23-23) à six minutes de la fin pour effacer un retard de deux buts.
Gille a également sorti à 10 minutes de la fin son chef d'orchestre Nedim Remili (2/6) pour le remplacer par Melvyn Richardson.
Les Bleus n'ont pas lâché dans les dernières minutes, ni après une fin de première période inquiétante, où ils sont retombés dans leurs travers (approximations et précipitation, pertes de balles), encaissant un 3-0 pour être menés 15 à 11 à la mi-temps.
Le chemin restant à parcourir est encore long, les Bleus en sont conscients à l'image de Remili: "On savait qu'on n'allait pas tout régler en deux jours, il va nous falloir du temps et du travail pour retrouver notre niveau et la confiance."
"Mais notre engagement et le niveau d'intensité qu'on a mis ont fait la différence et vont nous permettre d'obtenir des résultats" a-t-il ajouté.