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À deux semaines des JO de Paris, avantage Rai Benjamin : l'Américain, médaillé d'argent olympique en 2021, est sorti victorieux du 400 m haies choc du meeting de Ligue de diamant de Monaco vendredi, devant ses rivaux Karsten Warholm et Alison Dos Santos.
Moins d'une semaine après être devenu le cinquième meilleur performeur de l'histoire du 800 m (1:41.61) au bout d'un double tour de piste fou à Paris, sur la piste du stade Charléty, le récent champion d'Europe de la spécialité Gabriel Tual a confirmé en signant un nouveau chrono de haut vol : 1 min 42 sec 10.
"Hâte de voir cette course" : Michael Johnson lui-même, légende américaine de l'athlé, en salivait d'avance sur les réseaux sociaux.
Au départ du 400 m haies monégasque, les trois hommes les plus rapides de l'histoire, qui avaient transformé la finale olympique tokyoïte en morceau d'histoire il y a trois ans, quand Warholm s'était imposé dans un chrono époustouflant, 45 sec 94, qui fait de lui le seul à ce jour sous les 46 secondes.
Un tel affrontement entre ce qui se fait de mieux dans une discipline est rarissime en dehors des JO et des Championnats du monde. Ce n'était que la deuxième fois que le trio infernal de hurdlers se mesurait en meeting.
- "Folie à Paris" -
Au bout du tour du piste parsemé d'obstacles, c'est Benjamin qui a eu le dernier mot : déjà détenteur de la meilleure performance mondiale de la saison (46.46), il s'est imposé en 46 sec 67. Six centièmes devant Warholm, champion olympique en titre et triple champion du monde, repris en fin de course (46.73), et avec une avance plus nette sur Dos Santos (47.18).
"Ma fin de course n'a pas été aussi solide qu'à mon habitude mais, comme j'ai gagné, ça va", estime Benjamin.
"Paris, ça va être de la folie, anticipe-t-il. Il faut que je gagne là-bas. Je crois que je suis capable de le faire. Je vais rentrer chez moi (en Californie, ndlr) et essayer de revenir le plus affuté possible."
"C'était génial, apprécie Dos Santos. On a couru des super chronos, vivement le prochain." En finale olympique sur la piste violette du Stade de France, sauf mauvaise surprise.
"C'était vraiment serré. À l'entraînement, je me sens rapide mais les autres courent vite aussi..., constate Warholm, battu pour la quatrième fois de suite en Ligue de diamant. On verra ce qui se passera le mois prochain."
La course monégasque n'a néanmoins pas inversé le rapport de force de la saison estivale : en tête des bilans mondiaux, le trio continue de se tenir en 24 centièmes, avec Benjamin le plus rapide devant Dos Santos (46.63) et Warholm (46.70).
- Sedjati court après Rudisha -
Après Paris, le 800 m reste en ébullition : cinq jours après sa victoire au bout d'un double tour de piste ébouriffant, avec trois athlètes sous les 1 min 42 sec, ce qui en a fait les troisième, quatrième et cinquième meilleurs performeurs de l'histoire, l'Algérien Djamel Sedjati a couru encore un dixième plus vite, en 1 min 41 sec 46, synonyme de record d'Algérie et meilleur chrono mondial de la saison.
"Maintenant, je pense au record du monde (1:40.91 par David Rudisha, ndlr). J'espère le battre aux JO", ose Sedjati.
Même dans une course moins maîtrisée qu'à Charléty, où il avait pulvérisé son record personnel de pas loin de deux secondes et demie, Tual a confirmé sa forme olympique (1:42.10), troisième comme à Paris, cette fois derrière l'Espagnol Mohamed Attaoui (1:42.04).
Sur 1.500 m, le Norvégien Jakob Ingebrigtsen, champion olympique en titre, a amélioré son record d'Europe d'un peu plus de quatre dixièmes, en 3 min 26 sec 73 (contre 3:27.14).
Sans Noah Lyles, le triple champion du monde 2023 qui a différé son voyage vers l'Europe d'une semaine, le jeune Botswanais Letsile Tebogo a dominé le 200 m en 19 sec 87 (vent: +0,6 m/s).
Sur 100 m, la sprinteuse de Sainte-Lucie Julien Alfred s'est elle imposée en 10 sec 85 (vent: -1 m/s).
Sur une distance non olympique, le 2000 m, l'Australienne Jessica Hull s'est emparée du record du monde en 5 min 19 sec 70, à 27 ans.