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Haut la main : les gymnastes françaises ont brillamment rempli leur mission olympique en se classant quatrièmes des qualifications aux Championnats du monde, conclues samedi à Stuttgart (Allemagne). Et illuminées, déjà, par l'irrésistible Simone Biles.
En soirée, Biles (22 ans) est entrée avec fracas dans la compétition. La petite bombe texane a réussi dès sa première diagonale au sol son triple-double -comprenez une triple vrille et un double salto- original et d'une difficulté inédite. Une heure plus tard, elle a conclu son concours avec sa périlleuse sortie à la poutre en double-double - ici double vrille et double salto - là aussi du jamais-vu. Comme le veut la tradition, les deux prouesses porteront désormais son nom : "The Biles II" (un autre mouvement au sol est déjà baptisé de son nom) et "The Biles" sont nés.
"C'était vraiment bon de le réussir", sourit-elle à propos de son acrobatie à la poutre.
Pour les Bleues, le contrat était clair : pour empocher un billet groupé pour les JO-2020 - soit la garantie d'être représenté à Tokyo par au moins quatre gymnastes - il fallait se classer parmi les neuf meilleures nations, hors Etats-Unis, Russie et Chine, déjà qualifiées au titre de leurs médailles mondiales par équipes conquises en 2018.
- Scénario idéal -
En lice dès vendredi, les Françaises, portées par la triple championne d'Europe Mélanie De Jesus dos Santos (concours général en 2019, sol en 2018 et 2019), se sont surprises elles-mêmes en livrant un concours "presque parfait", comme elles l'ont qualifié en choeur.
"On faisait des petits calculs, on trouvait des trucs autour de 165,5, mais là, quand j'ai vu 166,7, j'ai fait waou", racontait Lorette Charpy, la veille. "C'est vrai qu'on a été surprises à la fin", confirmait "DJDS", tandis que Marine Boyer se réjouissait d'un "score historique" avec "seize mouvements réussis".
Avec un total de 166,712, elles se classent finalement quatrirème, derrière les Américaines (174,605), les Chinoises (169,61) et les Russes (168,080).
Ce qui, au-delà de l'enjeu olympique, donne corps à leurs ambitions avouées de se hisser sur le podium du concours par équipe mardi. Ce serait historique pour la gym tricolore, qui n'a plus connu une telle réussite collective depuis 1950. Et dire qu'avant de se qualifier pour la finale mondiale en 2018 (5e finalement), elle courrait après depuis plus de dix ans (2007) !
"Le premier objectif, la qualification olympique, c'est fait !, respire Véronique Legras-Snoeck, directeur du haut niveau féminin tricolore.
- Biles sur tous les fronts -
"C'est vraiment le scénario qu'on souhaitait: se placer en tant qu'outsiders. On a fait un super bon match, sans faute. On n'a pas de pression. On rentre dans une nouvelle bataille, qu'on va relever le mieux possible", explique-t-elle à l'AFP.
A cette finale collective, s'ajoutent quatre finales individuelles, dont trois rien que pour "DJDS" (19 ans), qui ne cache pas qu'elle prétend d'ores et déjà à une médaille: au concours général (3e, 56,782), au sol (5e, 13,966) et à la poutre (6e, 13,616). La toute jeune Aline Friess (16 ans) l'accompagnera jeudi en finale du concours général (17e, 53,999).
Autour de ses deux nouvelles acrobaties époustouflantes, Biles a, elle, étincelé une fois de plus : la quadruple championne olympique et quatorze fois championne du monde s'est qualifiée pour les cinq finales individuelles, en plus de celle par équipe. Elle a dominé les qualifications du concours général (59,432), avec plus de deux points d'avance, ainsi que celles du sol (14,833)et de la poutre (14,800). Et a pris la deuxième place au saut (15,199) et la septième aux barres asymétriques, l'agrès qui lui réussit le moins (14,733).
"Je pense que je peux encore faire mieux, mais l'objectif ce soir (samedi), ce n'était pas d'être géniale, simplement de faire bien (les choses), et j'ai le sentiment que c'est ce que j'ai fait : je suis qualifiée pour toutes les finales", commente Biles.
Ca promet !
Dimanche et lundi, place aux qualifications messieurs, avec la même course aux derniers sésames olympiques par équipe. Emmenés par Samir Aït-Saïd et Cyril Tommasonne, les Français, qui se présentent affaiblis, concourront à la mi-journée (13h00).