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Lille, dernière équipe invaincue de Ligue 1, a concédé sa première défaite de la saison, dimanche à Brest (3-2) lors de la 10e journée, trois jours après son exploit face au Milan AC en Ligue Europa.
Les Lillois laissent ainsi le PSG prendre le large en tête du championnat, tandis que les Brestois, qui restaient sur trois défaites d'affilée, se donnent enfin un peu d'air en bas de classement.
Etait-ce la fatigue trois jours après les efforts consentis pour éteindre les stars de San Siro ? Après des débuts timides comme lors de leurs derniers matches, les Lillois ont beaucoup trop tardé à monter en puissance.
"On a pensé que le coup d'envoi allait être à 14h, on s'est trompé d'une heure", a pesté l'entraîneur lillois, Christophe Galtier, estimant que son 11 de départ n'avait "pas fonctionné du tout".
En dépit d'un net avantage dans la possession de balle, ils ont accusé un sérieux manque de rythme que les joueurs d'Olivier Dall'Oglio se sont empressés d'exploiter en se projetant rapidement à chaque récupération.
Mike Maignan a ainsi été sollicité sur une belle tête plongeante de Romain Faivre dès la 5e minute. Il a ensuite cédé sur une tête de Ronaël Pierre-Gabriel, le latéral de 22 ans prêté par Mayence, qui revenait de blessure et a inscrit son premier but en professionnel sur un centre de Romain Perraud, bien décalé par Faivre (1-0, 15e).
Et alors que le Losc n'avait jusqu'à présent été mené que neuf minutes en championnat cette saison, Brest a enfoncé le clou sur une superbe frappe du gauche de Romain Perraud, après un centre de Franck Honorat (2-0, 19e).
Dans un stade à huis clos, l'exploit a été salué par les applaudissements de quelques habitants d'un immeuble donnant sur la pelouse et par des klaxons dans la rue.
Les Brestois ont continué à enchaîner les occasions, bloquées par plusieurs parades de Maignan, finalement trompé par une tête lobée d'Irvin Cardona, servi par Steve Mounié (3-0, 40e). Avant cette mi-temps calamiteuse, les Lillois n'avaient encaissé que quatre buts en championnat...
- Malgré Yilmaz -
Mais les hommes de Christophe Galtier n'ont pas baissé les bras et ont plusieurs fois réclamé un pénalty.
La première fois, la faute brestoise était à la limite de la surface, la deuxième l'arbitre n'a rien sifflé, et la troisième, il a d'abord désigné le point de pénalty avant de se raviser après avoir visionné la vidéo.
La quatrième fois a été la bonne: suite à une semelle de Paul Lasne sur José Fonte après un corner, l'arbitre n'a pas hésité et Burak Yilmaz, impliqué sur au moins un but lors des six derniers matches de championnat, a transformé la sanction (3-1, 45e+3).
L'ambiance a complètement changé au retour des vestiaires, avec trois changements côté lillois, beaucoup plus de mouvement et un pressing soutenu dans le camp adverse, d'autant que c'était désormais à la défense brestoise de faire face au soleil bas.
Requinqués, les visiteurs ont réduit l'écart par Yilmaz, sur une remise dans la surface de son compatriote Yusuf Yazici, le héros de Milan au double triplé en Ligue Europa, qui avait finalement obtenu d'enchaîner par une titularisation en championnat (3-2, 57e).
En Europa League, les Dogues avaient réussi à revenir à 2-2 après avoir été menés 2-0 par le Celtic Glasgow. Aussi y ont-il cru jusqu'au bout, d'autant qu'ils étaient face à la pire défense du championnat (20 buts encaissés en 9 matches auparavant).
Mais Gautier Larsonneur, particulièrement sollicité, n'a pas cédé, multipliant les parades, aidé même par son poteau sur une frappe de Yilmaz en toute fin de match.
"Bien joué les gars!", pouvaient lancer les habitants massés aux fenêtres de l'immeuble voisin, au coup de sifflet final.