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La menace d'une grève gronde comme jamais dans les vestiaires des grands clubs européens. Les joueurs se plaignent du calendrier démentiel comptant jusqu'à 80 matchs par saison, parfois hors sélection nationale. Leur ras-le-bol est-il légitime?
Les joueurs de football du monde entier pointent du doigt un calendrier de plus en plus conséquent: jusqu'à trois fois par semaine sur le terrain, des minutes de jeux supplémentaires qui augmentent forcément le risque de blessure...
Cette semaine, c'est Rodri, milieu de terrain de Manchester City qui prend la parole et menace. "Avec le nombre de matchs que nous jouons, nous ne pouvons pas maintenir notre niveau physique", a-t-il expliqué. "C'est ce que je pense, une grève est possible. Tout le monde vous dira la même chose."
Le lendemain de sa prise de parole, en pleine interview sur Youtube, Thibaut Courtois embraye et répond à l'Espagnol. "Il a raison, il y a trop de matchs et il y a trop de blessures", a indiqué le gardien. "Les gens disent que nous gagnons beaucoup d'argent, que nous ne pouvons pas nous plaindre, mais il faut trouver un équilibre."
Depuis plusieurs années, le calendrier des footballeurs ne cesse de se remplir. Les coupables: l'UEFA et la FIFA. Ils imposent des barrages qualificatifs plus longs, de nouvelles compétitions comme la Ligue des Nations et la Conference League.
"Il y a des conséquences"
De plus, cette saison, tous les tournois européens changent de format: plus de rencontres, plus de spectacles, plus d'argent. "Au début, c'était un jeu et maintenant que ça devient une industrie, il y a des conséquences économiques, il y a des conséquences juridiques, il y a des conséquences sociales, il y a même des conséquences physiques, mentales et même médiatiques", constate Jos Verschueren, directeur de programmes sportifs à la VUB. "Donc plus de matchs, plus de pression sur le corps des joueurs..."
Il y a 20 ans, un joueur pouvait participer à plus ou moins 45 matchs par an. Aujourd'hui, certains peuvent atteindre jusqu'à 80 rencontres.
Légalement, les joueurs de football sont des employés comme les autres. Pour les défendre face à l'UEFA et la FIFA, ils peuvent donc compter sur leur syndicat, la FIFPro, la Fédération Internationale des Associations de Footballeurs Professionnels.