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Eugénie Le Sommer blessée, Ada Hegerberg à court de forme, l'Olympique lyonnais s'en remet à sa nouvelle pépite, l'internationale haïtienne Melchie Dumornay pour mener son attaque face au FC Barcelone, samedi à Bilbao en finale de la Ligue des champions.
"Elle arrive en pleine confiance au bon moment", se félicite Sonia Bompastor, l'entraîneure de l'OL en lice pour faire le doublé D1 - C1.
Remise d'une opération à une cheville dont elle a été blessée en novembre contre Montpellier, Dumornay a repris la compétition le 3 mars face à Dijon après plusieurs semaines d'indisponibilité qui ont freiné sa progression.
L'ancienne Rémoise affiche depuis une redoutable efficacité: 5 buts et autant de passes décisives délivrées en onze matches auxquels elle a participé.
Absente en sélection depuis octobre, elle fera aussi son retour en équipe d'Haïti le 31 mai et le 4 juin à l'occasion d'une double confrontation amicale contre l'Equateur.
En attendant, la joueuse de 20 ans, qui ne mesure qu'1,60 m, va relever le défi de gagner sa première Ligue des champions avec un club qu'elle a rejoint l'été dernier après avoir débuté en Europe avec Reims (D1), où elle est restée deux ans (39 matches, 23 buts).
"Comme vous le savez peut-être, venir à Lyon était un rêve, et j'ai l'impression de vivre ce rêve. Je suis très heureuse, j'ai des coéquipières que je connaissais de nom et que je côtoie maintenant", explique-t-elle dans un entretien à l'UEFA.
- Suivie par l'OL depuis 2018 -
Mais avant de débarquer en Champagne en 2021, l'OL connaissait déjà cette attaquante sur laquelle l'entraîneure Sonia Bompastor avait un oeil depuis plusieurs années, quand elle était encore directrice de l'académie à Lyon.
"Sonia, a beaucoup amélioré mon jeu. Je pense qu'elle me connaissait déjà depuis quelques années. Elle a vu une grande partie de mon développement et a décelé chez moi des capacités dont je n'avais pas conscience", raconte l'Haïtienne, originaire du quartier de Mirebalais, où elle a commencé à jouer au foot "pieds nus" dans la rue.
"A 15 ans, elle était venue faire un essai durant une semaine et j'avais cerné tout son potentiel. Elle était au dessus des autres de sa génération", confie de son côté la coach à l'AFP. C'était en 2018.
"J'ai rapidement transmis ces informations au club de manière à l'intégrer dans nos effectifs, mais nous n'avons pas pu l'engager car nous étions alors contraints par les règlements FIFA sur le recrutement en Europe des joueurs et joueuses de moins de 16 ans. Mais nous avions décidé de la suivre afin de la faire signer plus tard", poursuit Bompastor, pressentie à Chelsea la saison prochaine.
Repérée également par la coach de Reims Amandine Miquel lors du Mondial U20 qui s'est déroulé à l'été 2018 en Bretagne, alors qu'elle n'avait que 14 ans, la jeune joueuse a dû attendre ses 18 ans pour pouvoir signer à l'étranger, comme le stipule les règlements.
Et débuter en France avec Reims a été une bonne chose selon Sonia Bompastor: "elle a pu avoir beaucoup de temps de jeu dans un club qui prend soin de ses joueuses".
Bien plus certainement que si elle était venue plus tôt à Lyon aux côtés des stars locales, Le Sommer, Hegerberg, Delphine Cascarino, notamment.
"Ca a été un bon tremplin pour elle", reconnaît Sonia Bompastor qui voit en elle désormais un élément "très précieux dans une équipe".
"Nous avons des joueuses blessées mais, désormais, elle fait partie de nos cadres. Elle peut évoluer à plusieurs postes. En 2018, au Mondial U20, elle avait même évolué en demi défensif", précise encore Sonia Bompastor.
Mais c'est comme avant-centre qu'elle exploite le mieux son talent "grâce à des qualités techniques très au dessus de la moyenne, une bonne vision du jeu, son intelligence mais aussi une qualité athlétique qui lui permet de faire de grosses différences".