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La France de Kylian Mbappé, tenante du titre, et le Maroc, porté par un continent et une marée rouge de supporters, jouent leur demi-finale mercredi (20h00) au Mondial-2022, avec en jeu la finale contre l'Argentine de Lionel Messi.
A la mi-temps, la France mène 1 à 0 grâce à un but de Theo Hernandez (5), tandis que la France a été sauvée par son gardien Hugo Lloris et son poteau sur un retourné de Jawad El Yamiq (44).
Dans l'ambiance très bruyante du stade al-Bayt d'al-Khor, où les supporters des Marocains, maillot et drapeau rouge sur les épaules, étaient de très loin les plus nombreux, les joueurs et le staff français ont été copieusement sifflés à l'échauffement.
La défense du Maroc a été touchée par des pépins physiques ces derniers jours: Ashraf Hakimi et Noussair Mazraoui tiennent leur place sur les côtés.
Mais la charnière marocaine est chamboulée: Nayef Aguerd est forfait, tandis que le capitaine Romain Saïss a dû rapidement sortir, insuffisamment remis de sa blessure à la cuisse gauche (21).
Du côté de la France, en revanche, il manque deux titulaires habituels: Adrien Rabiot, forfait, et Dayot Upamecano, laissé sur le banc.
Les deux joueurs, malades ces dernières heures, sont remplacés sur la pelouse par Ibrahima Konaté en défense et Youssouf Fofana au milieu, des joueurs qui cumulent onze sélections à eux deux.
Cette confrontation chargée de symboles peut consacrer la régularité des Bleus, en quête d'un doublé historique et d'une troisième étoile, ou l'insouciance des Lions de l'Atlas, première équipe africaine qualifiée pour le dernier carré de la compétition reine.
L'optique d'un duel en finale dimanche (16h00) entre Mbappé et Messi, septuple Ballon d'Or encore buteur mardi contre la Croatie (3-0) et surmotivé par la perspective d'un premier trophée planétaire, ressemble à une apothéose, au bout d'un tournoi atypique et décrié, organisé pour la première fois en fin d'année civile et au Moyen-Orient.
Mais le Maroc "a envie d'écrire l'histoire, de mettre l'Afrique sur le toit du monde", clame le sélectionneur franco-marocain des Lions de l'Atlas, Walid Regragui. "On est peut-être fou, mais c'est bien d'être fou".
À la folie marocaine, la France oppose une solide expérience, un état d'esprit irréprochable, un panel de trentenaires fringants avec Antoine Griezmann, Hugo Lloris, Olivier Giroud et Raphaël Varane, et une superstar, Mbappé.
L'attaquant du Paris SG est à deux victoires d'entrer dans la légende du football en devenant double champion du monde avant ses 24 ans, comme le Brésilien Pelé en 1962.
Mais ce dernier n'avait quasiment pas joué lors de son deuxième Mondial, diminué par une blessure. Mbappé, au contraire, survole la compétition, avec cinq buts en cinq matches (autant que Messi en six rencontres), neuf au total en deux éditions.
- "Enormément de passion" -
Face à lui sur la pelouse du stade al-Bayt, le prodige de Bondy va retrouver son meilleur ami de club, Achraf Hakimi, pilier de la sélection marocaine, natif de Madrid et symbole d'une équipe multinationale, dont 14 des 26 joueurs sont nés hors du pays. Les deux joueurs se sont affectueusement enlacés dans la couloir menant au terrain.
Mais bien au-delà de cette amitié, l'opposition France-Maroc se pare d'une dimension symbolique pour les binationaux vivant dans l'Hexagone, 66 ans après la fin du protectorat français dans le pays du Maghreb.
En présence d'Emmanuel Macron à al-Khor, au nord de Doha, et sous haute vigilance policière à Paris - 10.000 policiers et gendarmes mobilisés en France -, la rencontre "doit rester un match de foot, même s'il y a un historique, même s'il y a énormément de passion", insiste Didier Deschamps, patron des Bleus.
Capitaine du sacre de 1998, sélectionneur de celui de 2018, l'entraîneur basque brigue une troisième finale mondiale avec sa sérénité habituelle et assure qu'une "dynamique positive s'est installée" dans le groupe, entre les cadres d'expérience et les quinze joueurs qui découvrent leur première Coupe du monde.
Après avoir enregistré une cascade de blessures, dont celle du Ballon d'Or Karim Benzema, les Tricolores reviennent de loin. Mais le succès contre l'Angleterre (2-1) en quart, premier gros test du tournoi, leur a donné confiance: ils savent désormais qu'ils sont dangereux même quand Mbappé est muselé.
- Rabiot forfait, Upamecano remplaçant -
Le Parisien risque de subir le même traitement face à "l'équipe qui a le mieux défendu" dans le tournoi, dixit Deschamps.
Avant la demi-finale, le Maroc n'a encaissé qu'un seul but, celui inscrit par son défenseur Nayef Aguerd contre son camp face au Canada (2-1). Les Lions de l'Atlas ont ensuite signé deux exploits, contre l'Espagne (0-0 a.p., 3-0 t.a.b.) puis le Portugal (1-0).
Ils peuvent en outre compter sur l'écrasant et bruyant soutien de leurs supporters, même si des vols prévus entre Casablanca et Doha ont été annulés dans la matinée et que des fans déjà arrivés au Qatar n'avaient pas obtenu de tickets pour le match.