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Antoine Griezmann retrouvera-t-il sa place de titulaire en équipe de France? Considéré comme le "chouchou" de Didier Deschamps, "Grizou" a été subitement déclassé après un début d'Euro-2024 très poussif et le doute persiste sur sa présence au coup d'envoi contre la Belgique en 8e de finale, lundi à Düsseldorf.
Le sélectionneur est resté mystérieux à l'issue du nul piteux concédé face à la Pologne (1-1), mardi, un match que l'attaquant de l'Atletico Madrid a commencé sur le banc des remplaçants, n'entrant en jeu que pour les 30 dernières minutes. Interrogé sur la possibilité de revoir Griezmann pour défier les Diables Rouges, le technicien a soigneusement botté en touche. "On a le temps", a-t-il lâché.
A trois jours de ce rendez-vous capital, Deschamps entretient donc toujours le flou au sujet d'un joueur majeur de l'histoire des Bleus, l'un des principaux artisans du sacre mondial de 2018 et l'un de ses éléments de base depuis dix ans. Un petit événement en soi tant la relation entre les deux hommes semblait solide, suffisamment en tout cas pour résister à une éventuelle méforme du natif de Mâcon (33 ans).
Même si Deschamps a nié l'existence d'un "problème" Griezmann, ses prestations compliquées lors des deux premières rencontres du Championnat d'Europe (victoire contre l'Autriche 1-0, nul face aux Pays-Bas 0-0) ont visiblement marqué une certaine distance entre eux, conduisant le sélectionneur à se passer de ses services durant une heure au troisième match.
"Il a joué quasiment tous les matches en entier, a tenté de se justifier le patron des Bleus après la partie. Vous avez un os à ronger. Je sais ce qu'il est capable de faire. Pensez ce que vous voulez, c'est un choix pour le faire souffler."
- Relancé en 8e de finale? -
Le joueur aux 132 sélections (44 buts) n'a logiquement que peu goûté d'être relégué au rang de remplaçant, lui qui détient le record d'apparitions consécutives en équipe de France (84 entre août 2017 et novembre 2023). Mais il s'est montré plutôt joyeux et à l'aise durant l'entraînement de jeudi, signe que son moral n'est pas totalement atteint.
"Antoine, c'est notre deuxième capitaine, a rappelé le défenseur Dayot Upamecano, jeudi en conférence de presse. Il est dans un très bon état d'esprit. Il nous a encouragés, il est souriant. C'est un exemple pour nous tous."
Sa chance se situe surtout dans le manque de solutions alternatives à la disposition du sélectionneur. Le déficit de créativité du trio aligné au milieu en son absence (Kanté, Tchouaméni, Rabiot) pourrait ainsi inciter Deschamps à le relancer pour affronter la Belgique. Reste à savoir dans quelle position.
Placé près de l'attaquant de pointe contre l'Autriche et les Pays-Bas, contrairement aux schémas tactiques utilisés au Mondial-2022 et ces derniers mois, Griezmann a été trop éloigné du coeur du jeu et n'a pas eu son influence habituelle. Il a également été d'une incroyable maladresse face aux Néerlandais, gâchant notamment deux occasions en or.
S'il était réintégré comme titulaire, viendrait-il compléter le milieu de terrain ou serait-il de nouveau obligé d'évoluer plus haut, au risque de limiter son pouvoir dans la construction et de pousser peut-être le sélectionneur à sacrifier un autre élément offensif? C'est tout l'enjeu de la réflexion du staff tricolore.
"C'est un joueur primordial pour nous. On sait que c'est le dépositaire de notre jeu. C'est par lui que passent tous les circuits de passes. Il a cette responsabilité-là. C'est un joueur exceptionnel", a tranché Aurélien Tchouaméni la semaine dernière.
La balle est désormais dans le camp de Didier Deschamps.