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Le gouvernement argentin a présenté ses excuses à la France pour les commentaires de la vice-présidente Victoria Villarruel, qui a qualifié Paris de "colonialiste" et les Français d'"hypocrites" après la polémique autour d'une chanson aux propos racistes entonnée par les joueurs de l'équipe d'Argentine de football.
Karina Milei, secrétaire de la présidence et soeur du président Javier Milei, s'est rendue jeudi à l'ambassade de France à Buenos Aires "pour expliquer que le commentaire malheureux fait sur les réseaux sociaux était personnel", a déclaré le porte-parole de la présidence, Manuel Adorni, vendredi lors d'une conférence de presse. "Ce n'est pas la position du gouvernement de mélanger passions sportives et questions diplomatiques", a-t-il ajouté.
Mercredi, Victoria Villarruel a publié sur X un message de soutien à l'international Enzo Fernandez, pris dans la polémique pour avoir diffusé une vidéo où les joueurs de l'équipe nationale entonnent une chanson contenant des paroles racistes visant les Bleus dans le car de l'équipe d'Argentine dans la foulée de la victoire contre la Colombie en finale de la Copa America dimanche soir à Miami (1-0).
"Aucun pays colonialiste ne va nous intimider pour un chant de footballeurs ou pour avoir dit les vérités qu'il ne veut pas admettre. Assez de feindre l'indignation, hypocrites. Enzo, je te soutiens", a écrit la vice-présidente.
La controverse survient alors que le président Milei est attendu à Paris sur invitation du gouvernement français pour l'ouverture des Jeux olympiques. "Les relations diplomatiques avec la France sont intactes", a tenu à préciser le porte-parole de la présidence. La Fédération française de football (FFF) avait "condamné avec la plus grande fermeté les propos racistes", annonçant porter plainte "pour propos injurieux à caractère racial et discriminatoire".
Saisie mardi par la FFF, la Fifa "condamne fermement toute forme de discrimination de la part de quiconque, y compris les joueurs, les supporters et les officiels" et a dit examiner les propos tenus par les joueurs argentins.
Devant l'ampleur des réactions, Enzo Fernandez s'est excusé "sincèrement" mardi sur son compte Instagram mais son club de Chelsea a lancé une "procédure disciplinaire" à son encontre.
En Argentine, l'épisode a également fait des remous. Le gouvernement a limogé le secrétaire d'état adjoint aux sports, Julio Garro, après qu'il a demandé au capitaine de l'Argentine Lionel Messi et au président de la Fédération de s'excuser.