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Ils ne sont pas forcément techniques ou esthétiques mais les édifices offensifs de Nantes et Monaco s'appuient sur leur solidité: Nicolas Pallois et Guillermo Maripan s'affronteront mercredi (21h15) pour une place en finale de la Coupe de France.
Pour tous les deux, l'élimination en huitièmes de finale du PSG a ouvert un boulevard. L'ogre parisien a stoppé Pallois deux fois juste avant le Stade de France, en 2010 lorsqu'il jouait avec Quevilly, puis en 2019, sous les couleurs des Canaris.
Le Chilien de l'ASM garde lui le goût amer d'une défaite en finale à huis clos la saison dernière (2-0).
Désormais les jeux sont ouverts entre les deux formations qui n'ont pas pu se départager cette saison en Ligue 1 (1-1 à Monaco en août, 0-0 à Nantes en janvier).
Au bord du précipice l'an dernier, Nantes s'est en effet bien relevé grâce, entre autres, au "roc" Pallois, qu'Antoine Kombouaré a su relancer peu à peu depuis un an.
Rugueux sur le terrain, le joueur n'a pas hésité à se frotter à l'entraîneur kanak dans les vestiaires après une défaite l'an dernier. "Il y a du répondant en face (...) J'aime bien !", avait réagi le technicien.
Revoilà donc le solide Normand au crâne lisse et au short retroussé capable d'écoeurer n'importe quelle attaque, en binôme avec Andrei Girotto ou Jean-Charles Castelletto, à coup d'interventions parfois musclées et souvent intelligentes.
- Qualités de combattants -
Et la Beaujoire en redemande, acclamant ses chandelles, ses dégagements en tribune et ses assauts vers l'avant.
Certains font la fine bouche, estimant par exemple qu'il aurait dû être sanctionné pour son tacle dans les pieds de Kylian Mbappé lors de la victoire de Nantes contre le PSG (3-1) il y a dix jours.
Mais sa réputation de bourrin à la tête dure est un peu usurpée : avec neuf cartons rouges en plus de 360 matches professionnels et treize fautes sifflées cette saison, il est très loin des pires.
Reste qu'il détonne un peu dans le paysage. Formé dans le monde amateur, lancé à Quevilly, il a vu le monde professionnel s'ouvrir à lui à 22 ans après une épopée en Coupe de France stoppée seulement par le PSG en demi-finale (1-0 en 2010).
Valenciennes, Laval, Niort puis trois saisons à Bordeaux, avant de poser ses valises à Nantes en 2017. Une flopée d'entraîneurs et encore une demi-finale de Coupe de France perdue face au PSG (3-0 en 2019) puis tard, il vient, à 34 ans, de prolonger jusqu'en 2024.
Agé pour sa part de 27 ans, Guillermo Maripan est aussi un homme fort de l'arrière-garde. Son ancien entraîneur Niko Kovac appréciait ses qualités de combattant et sa force dans les duels.
- Rêve de Mondial -
Et l'arrivée de Philippe Clement n'a pas bouleversé la donne pour l'international chilien. "La seule différence, c'est qu'on repart de derrière avec deux joueurs dans l'axe au lieu de trois", expliquait-il en janvier.
L'entraîneur belge a toutefois décelé en lui bien plus qu'un simple défenseur fort sur l'homme et imposant dans l'impact. Pour Clement, Maripan a le profil d'un leader d'équipe, à l'instar de ses coéquipiers Aurélien Tchouameni ou Axel Disasi.
D'ailleurs, le défenseur central l'est en sélection. Il y est devenu indiscutable. Mais le Chili, à la traîne dans les qualifications pour le Mondial au Qatar, devra réaliser un exploit au Brésil puis battre l'Uruguay pour espérer accompagner le Brésil et l'Argentine.
En leader, Maripan y croit : "le Mondial, c'est mon rêve. Je travaille pour ça chaque jour depuis que je suis enfant."
Dernier rempart d'une équipe totalement tournée vers l'offensive dimanche contre Reims (défaite 2-1), il a systématiquement étouffé ses adversaires dès la réception du ballon, mais il été mis en difficulté dans la profondeur.