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Le RSC Anderlecht prône la solidarité entre les clubs en cette période de coronavirus. Lors d'une conversation vidéo avec Vincent Kompany publiée sur le site, le CEO Karel Van Eetvelt a proposé qu'une "part substantielle des revenus européens soit répartie entre tous les clubs au cours des trois prochaines saisons".
Le conseil d'administration de la Pro League a recommandé l'arrêt immédiat de la Jupiler Pro League (D1A). L'assemblée générale, convoquée le 15 avril, doit encore valider cela. Si l'arrêt du championnat est validé, Anderlecht terminera la saison à la huitième place et ne disputera pas la coupe d'Europe la saison prochaine pour la deuxième année de suite. "La vision d'Anderlecht était claire", a expliqué Van Eetvelt. "Nous ne voulions pas d'une décision irréfléchie et nous avons dès le début insisté sur un débat objectif dans lequel toutes les conséquences d'un arrêt du championnat actuel seraient prises en compte. La réaction de l'UEFA était, par exemple, très prévisible. La Pro League aurait pu s'éviter beaucoup de tracas en faisant au préalable de profondes préparations".
Van Eetvelt confie que ça le "dérange qu'on considère désormais que le RSCA voulait continuer à jouer à tout prix. Il aurait simplement été plus malin de prendre également en compte le contexte footballistique international", estime-t-il. "Nous sommes un petit pays du football. Il n'est pas facile pour le football belge de survivre au milieu des milliards des grandes ligues. Nous ne pensions juste pas que c'était une bonne idée d'être le premier à débrancher la prise".
Van Eetvelt et Kompany s'accordent cependant à dire que Bruges est un "champion légitime".
Financièrement, le RSCA prône la solidarité entre les clubs. "Cette solidarité sera nécessaire, car l'impact de la crise sur notre football sera très important", poursuit Van Eetvelt. "Les places européennes peuvent être attribuées logiquement en fonction de la position dans le classement après 29 journées, mais les clubs qui joueront en Europe de cette manière doivent faire preuve de solidarité avec les autres clubs. Nous proposons qu'une part substantielle des revenus européens soit répartie entre tous les clubs au cours des trois prochaines saisons. Et nous sommes convaincus que le RSCA y contribuera aussi, car nous avons l'ambition absolue de rejouer en Europe chaque saison à partir de l'été 2021!".
Le Sporting n'affiche ainsi pas la meilleure santé financière de sa longue existence. Pour Kompany, cette situation pourrait malgré tout "offrir des opportunités" au club bruxellois. "Ils nous obligeront à poser des choix radicaux". "Je remarque que les nouvelles personnes sont prêtes à reconstruire le club avec des moyens modestes. Peter et moi, avec notre équipe, ferons tout notre possible pour avoir une bonne équipe sur le terrain pour la saison prochaine. Nous continuerons à développer un football offensif, avec la contribution de nos propres jeunes joueurs", a ajouté le défenseur, qui a tenu à souligner les progrès de la jeune équipe anderlechtoise depuis le début de saison. "Nous ne le saurons évidemment jamais, mais je suis convaincu que nous étions sur la bonne voie en vue d'une qualification européenne".
Avouant que la situation financière du club était "pénible" et que le dossier devant la Commission des licences était "sensible", Karel Van Eetvelt a lui aussi abordé les comptes de son club dont il est le nouveau CEO. "Une énorme dette s'est accumulée dans le club et elle doit être réglée à court et à moyen terme", a-t-il déclaré avant d'ajouter que le RSCA avait "sérieusement vécu au-dessus de ses moyens ces dernières années".
Si les finances constituent un problème, c'est bien le domaine sportif qui tracasse davantage le CEO. "Il n'est désormais plus possible de compter le nombre de personnes que nous avons recrutées ces dernières années pour ensuite les laisser partir. Et nous avons toujours un staff et un noyau de joueurs bien trop larges. Nous devons inverser complètement cette approche", a assuré Karel Van Eetvelt. Le plus grand défi qui attend le RSCA sera "d'aligner une équipe solide" tout en adoptant une "politique financière réaliste". "La solution réside au sein même du club, il y a beaucoup de talent et il faut à nouveau oser nous appuyer sur nos propres forces", a-t-il conclu.
Concernant l'avenir de la Jupiler Pro League, un groupe de travail a été mis en place pour déterminer l'attribution des places européennes. Du côté du Parc Astrid, on estime que la "seule conclusion possible" est de jouer en D1A avec 18 équipes la saison prochaine, donc sans descendant et avec la montée deux finalistes de D1B, Oud-Heverlee Louvain et le Beerschot. "Ceci ne doit cependant s'appliquer qu'à la saison prochaine, la crise actuelle n'est pas le moment d'envisager un nouveau format de championnat".
Le licenciement de Pär Zetterberg était "une décision purement professionnelle, qui ne souffrait d'aucune discussion", a expliqué Van Eetvelt. "Je suis profondément choqué de la perception qui a été créée autour du licenciement de Pär Zetterberg", a-t-il regretté. "Pour moi, c'était une décision purement professionnelle, qui ne souffrait d'aucune discussion. Objectivement, il n'y avait pas d'avenir pour Pär Zetterberg dans le club. Il apportait trop peu de valeur ajoutée au staff. Il était difficilement tenable de continuer de payer royalement une personne juste parce qu'elle reste une icône du club". "La conversation avec lui n'a pas été facile", poursuit Van Eetvelt. "J'ai toujours admiré Pär et j'ai soudainement dû lui envoyer un message difficile. Pourtant, ce fut une conversation ouverte avec respect et compréhension mutuels. Mais quinze minutes plus tard, c'était déjà paru dans toute la presse et la tempête s'est déchaînée. Pour moi, l'apprentissage a été très difficile, mais trois semaines plus tard, je soutiens toujours la décision qui a été prise à ce sujet".
Van Eetvelt reconnaît qu'indiquer sur le site du club que Zetterberg était licencié dans le cadre des mesures concernant la crise du coronavirus était "une très mauvaise communication" de la part du RCSA "car la crise n'a évidemment rien à voir". "Lorsque la tempête s'est calmée, le respect personnel est heureusement resté mutuel. Pär sera toujours un enfant du RSCA", a ponctué Van Eetvelt.