Partager:
Red Bull secoue Mercedes jusque dans son jardin français: le Néerlandais Max Verstappen a remporté dimanche le Grand Prix de France de Formule 1 en dépassant le Britannique Lewis Hamilton dans l'avant-dernier tour, sous les yeux de 15.000 spectateurs.
La Marseillaise scandée dans les trois tribunes de 5.000 personnes, les drapeaux bleu-blanc-rouge brandis par tous et les vivats pendant la course ont donné à ce GP (l'événement le plus important organisé dans l'Hexagone depuis le début de la pandémie) un "air de normalité" unanimement salué sur le paddock.
En piste, depuis le retour de la F1 sur le circuit Paul Ricard, Le Castellet récompensait Mercedes, avec la pole position et la victoire pour Hamilton en 2018 et 2019 (l'édition 2020 a été annulée à cause du Covid-19).
Red Bull et son pilote chouchou (victime d'un cruel accident alors qu'il était parti pour gagner la manche précédente) y ont mis fin avec la manière, en prenant la pole position d'abord, puis le dessus en course.
Ce succès, doublé du point du meilleur tour, permet à Verstappen de porter de 4 à 12 longueurs son avance sur le septuple champion du monde au classement des pilotes.
La deuxième Red Bull du Mexicain Sergio Pérez complète le podium de la 7e manche de la saison, devant l'autre Mercedes du Finlandais Valtteri Bottas.
Chez les constructeurs, l'écurie autrichienne a désormais un avantage de 37 points sur sa rivale allemande.
- "Très contrarié" -
Tout n'avait pourtant pas bien commencé pour le poleman Verstappen, doublé par Hamilton après avoir perdu le contrôle de sa monoplace au premier virage.
"J'étais très contrarié mais il fallait bien continuer", se souvient le Néerlandais. Tout, en effet, restait encore à faire.
Un premier arrêt aux stands plus précoce puis un second peu après la mi-course (alors qu'Hamilton n'a changé qu'une fois de pneus) lui ont permis de sceller la victoire dans les derniers kilomètres.
"Nos deux arrêts ont payé mais il a fallu cravacher en piste pour y parvenir", assure l'intéressé.
Voir son équipe battre l'écurie septuple championne du monde en titre pour la 4e fois en 2021 et le 3e GP d'affilée est "très encourageant", note Verstappen. Mais "nous nous sommes battus toute la course et je pense qu'il en sera ainsi toute la saison", relativise le pilote Red Bull.
Dominé à la régulière, son rival britannique n'est "pas plus déçu que ça." "Nous avons fait du bon boulot mais ça n'a pas fonctionné", estime-t-il. "Red Bull est juste plus rapide."
"Ils avaient plus de puissance tout le week-end", ne peut que constater le Britannique, alors que c'était jusque-là le point fort de Mercedes. "Il va falloir trouver du rythme car on perdait du temps dans les lignes droites."
- "Quand même une bonne course" -
Qui plus est, Red Bull a opté pour "la bonne stratégie" en arrêtant deux fois Verstappen. "Notre seule option était de rester en piste et d'espérer que nos pneus tiennent", confie Hamilton, qui n'a pas cherché à défendre sa position quand le Néerlandais a lancé son assaut final. "Mes pneus étaient morts mais c'était quand même une bonne course".
Il faut dire aussi qu'après deux manches désastreuses dans les rues de Monaco puis Bakou (avec seulement 7 points marqués) se retrouver si proche de Red Bull sur un circuit "normal" serait presque une bonne nouvelle, si le standard des Flèches d'argent depuis 2014 n'était pas l'excellence.
Dans la bataille du milieu de tableau, McLaren (Norris 5e et Ricciardo 6e) a largement surclassé Ferrari, en difficulté avec ses pneus (Sainz 11e et Leclerc 16e).
Le premier Français Pierre Gasly (AlphaTauri), l'Espagnol Fernando Alonso (Alpine) et les Aston Martin de l'Allemand Sebastian Vettel et du Canadien Lance Stroll ont également pris des points.
Quant au second Tricolore Esteban Ocon (Alpine), également en délicatesse avec ses pneus, il n'est que 14e.
Rendez-vous est pris dès la semaine prochaine pour le Grand Prix de Styrie, la première de deux courses en quinze jours sur le Red Bull Ring de Spielberg, en Autriche... Maison, comme son nom l'indique, de Verstappen et siens.