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Après une longue période de silence, le roi du Maroc est apparu publiquement sur la tombe de son grand-père. Une réapparition rare qui relance les interrogations sur son état de santé et son absence prolongée de la scène publique.
Trois mois sans aucune image, puis une visite discrète mais hautement symbolique : Mohammed VI s’est rendu sur la tombe de son grand-père, Mohammed V, marquant ainsi son retour dans l’espace public. Une réapparition qui n’est pas passée inaperçue au Maroc, où le silence du monarque nourrit régulièrement les spéculations, notamment sur sa santé.
"Il y a cette volonté de ne pas trop en dire pour garder une aura", analyse Amélie Schildt, experte royauté pour RTL info. "Quand vous ne voyez pas votre roi évoluer au quotidien, cela nourrit aussi les fantasmes".
Une communication verrouillée
Le Palais royal reste extrêmement discret sur l’état de santé du souverain, ne communiquant que par des canaux officiels, avec des messages toujours rassurants. En 2018, Mohammed VI avait subi une opération cardiaque à Paris, suivie d’une autre en 2020 à Rabat. À chaque fois, les autorités parlaient d’interventions bénignes ou de simples corrections.
Mais pour Nicolas Fontaine, rédacteur en chef du site Histoires Royales, ces éléments laissent penser qu’une maladie plus sérieuse est dissimulée : "On comprend qu’il y a une maladie qui se cache derrière. Il souffrirait d’une sarcoïdose, une maladie immunitaire. Mais il n’y a pas que ses problèmes cardiaques".
Un roi affaibli, de plus en plus absent
Les rares apparitions publiques du roi laissent entrevoir un affaiblissement visible. En fin d’année 2024, lors de la visite officielle d’Emmanuel Macron, le souverain marocain apparaissait amaigri, se déplaçant avec une canne. "C’est un homme qui a perdu des dizaines de kilos", confirme Amélie Schildt.
Son absence pendant le séisme de 2023, qui a coûté la vie à près de 3.000 personnes, avait aussi été fortement remarquée. Le roi ne s’était pas exprimé publiquement, se contentant de publier une photo lors d’une réunion de crise. Mais selon les informations disponibles, il se trouvait alors en France pour des soins médicaux.
Un rôle de plus en plus délégué à son fils
En raison de ces absences, c’est le prince héritier Moulay el-Hassan qui assure de plus en plus les représentations officielles, comme l’accueil du président chinois Xi Jinping en novembre 2024. "Il est de plus en plus présent et remplace de plus en plus son père", observe Nicolas Fontaine. "Mais c’est aussi quelque chose de traditionnel au Maroc".
Le jeune prince, formé dès son plus jeune âge à assumer ses fonctions, parle cinq langues et a prononcé son premier discours à l’âge de huit ans. Mais malgré cette préparation intensive, il reste un personnage encore mystérieux, perçu comme strict et très attaché au protocole.
Pour autant, il n’est pas question d’abdication ou de passation de pouvoir. "Mohammed VI n’a que 61 ans", rappelle Nicolas Fontaine. "Il n’est pas question d’une mort soudaine ni d’un retrait immédiat du pouvoir".
La question qui se pose aujourd’hui est celle de l’empreinte que Moulay el-Hassan pourrait vouloir laisser, lorsqu’il accèdera un jour au trône. "Est-ce qu’il va vouloir rompre avec cette tradition paternelle un peu autoritaire ?", s’interroge Amélie Schildt. "Ou au contraire, renforcer l’image d’une monarchie à distance, dans l’opulence ?"
Retrouvez l'émission "Place Royale" ce samedi à 19h40 sur RTL tvi et en streaming sur RTL play.
