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Ancien athlète, aujourd’hui humoriste, Jérémy Nadeau revient avec "Beaucoup trop", un premier one-man-show dans lequel il se dévoile sans filtre.
Rien ne destinait Jérémy Nadeau à faire rire des salles entières. Ou plutôt si : sa vie. Car c’est justement en se blessant, alors qu’il était encore athlète, que le jeune homme a trouvé une nouvelle voie. "J’ai fait du triple saut pendant des années", raconte-t-il. "Et c’est ma blessure qui m’a permis de monter sur scène.". Un mal pour un bien, comme il le dit lui-même, qui l’a propulsé vers une carrière artistique où il multiplie aujourd’hui les casquettes : auteur, comédien, humoriste… et désormais seul en scène.
Une masculinité remise en question
Avec son spectacle "Beaucoup trop", qu’il jouera notamment le 22 mai à Auderghem et à Liège le lendemain, Jérémy Nadeau se livre. Il interroge avec humour et recul la notion de virilité, la pression d’être un homme "parfait", les modèles hérités des films d’action ou d’une éducation stricte. "Je me suis longtemps dit qu’un homme n'en était pas un, s'il n'était pas parfait. Et puis je suis revenu sur cette vision parce que j'ai plein d'addiction, de défauts et de peurs".
Un spectacle intime, rythmé, où il explore aussi le goût du risque sur scène. "Je me suis fixé une règle : on ne sait pas que c’est la vanne de trop tant qu’on ne l’a pas faite". Une surenchère comique qu’il assume, tout en emmenant le public avec lui.
Du sport au stand-up
Ce goût de la performance, Jérémy Nadeau l’a d’abord cultivé sur les pistes d’athlétisme. Il se voyait faire carrière dans le sport, avec plus d’espoirs que de certitudes, confie-t-il dans un rire. Et puis la blessure est arrivée. Un tournant. Il se tourne alors vers le théâtre, puis YouTube, où il se fait connaître. Mais le passage au comedy club ne se fait pas sans heurts. "Je suis arrivé avec des certitudes. Je pensais que c’était comme YouTube. Pas du tout. Le métier m’a remis à ma place".
Ce qui pousse aujourd’hui Jérémy à monter sur scène ? Le besoin de faire rire, évidemment, mais aussi celui de se sentir à sa place. "Pendant très longtemps, j’ai manqué de confiance en moi et c'est un peu paradoxal de faire ce métier. Il n'y a aucun moment où je me sens plus en confiance que quand je suis sur scène". Une manière pour lui de créer une énergie commune avec le public, qu’il considère comme un allié. "Quand les gens viennent te voir, ils sont ouverts de découvrir ton univers".