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Ce mercredi 5 juillet, c'est dans le journal espagnol El Pais que Xavier Dolan, à qui l'on doit notamment les films Laurence Anyways et J'ai tué ma mère, a fait l'annonce percutante. "Je renonce au cinéma et à la réalisation", a-t-il lâché. "Je n’ai plus l’envie ni la force pour m’engager deux ans dans un projet et ne presque plus voir personne. J’y mets trop de passion pour en retirer autant de déception", poursuit-il avant de confier: "Ça m’amène à me demander si mon cinéma est mauvais alors que je sais que ce n’est pas le cas."
C'est dans un autre média espagnol, El Mundo, que l'on en apprend davantage sur ce qui pousse ce réalisateur devenu culte en très peu de temps à quitter le monde du cinéma. "Je ne comprends pas à quoi ça sert de s’efforcer à raconter des histoires pendant que le monde s’écroule autour de nous. L’art est inutile, et se consacrer au cinéma une perte de temps. Je réfléchis à ce en quoi consiste mon travail et je me vois écrire, tourner, monter, dans le processus de post-production… Puis je voyage à travers le monde pour raconter ce que j’ai tourné, monté et post-produit… On fait comme si on avait le temps, mais s’il y a bien quelque chose que nous n’avons pas, c’est le temps." Une vision assez nihiliste des choses et de l'intérêt d'une discipline qui l'a pourtant vu évoluer et s'émanciper.
"Je n'ai rien gagné"
C'est visiblement le peu de succès rencontré par la série "La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé" qui a décidé Xavier Dolan. "Je n’ai rien gagné avec la série. J’ai investi mon salaire dans la production et mon père a dû me prêter de l’argent. C’est un procédé très ingrat, je suis fatigué et découragé."
Concernant son avenir après sa retraite cinématographique, le réalisateur a indiqué que "La solution la plus simple, c’est de réaliser des publicités et de me construire une maison à la campagne". "Je vais construire une maison où je me réfugierai avec mes amis et je vais regarder le monde brûler", conclut-il.