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C’est un nouvel EP (format plus court qu’un album classique) tout frais, tout chaud que vient de sortir Roméo Elvis. Au travers de neuf chansons, le rappeur de "Bruxelles arrive" ouvre les portes de ses amours, de ses failles et de ses rêves… Un véritable écho aux réflexions qui l’entourent.
Vous parlez beaucoup de vous et de votre période d'incertitude. Vous doutez de quoi pour l'instant ?
"De plein de choses", avoue-t-il sans une once d'hésitation. "L'humain est fait pour douter, j'ai l'impression. Le doute est la base de création, il nous faut douter pour avancer. Et donc j'ai embrassé mes doutes, c'est un peu ça que j'ai fait. Moi, j'ai juste cherché à compléter "Les galeries", qui était le premier tome, et on m'a dit franchement, rajoute un peu d’émotions parce que ça manque de sens dans les textes".
Votre premier single, intitulé "Orangé", a un deuxième titre entre parenthèses : Nelly. C’était votre grand-mère ?
"Ce morceau a été composé pendant l'automne, qui est la période à laquelle Mamie Pilou, notre grand-mère, qui est décédée", explique Roméo. "On l'a accompagné en soins palliatifs, jusqu'à son grand voyage. Cette musique-là était composée à ce moment-là et l'idée m'est venu d'écrire sur la fatalité du temps qui change".
""Orangé", c'est la couleur du ciel lorsque le soleil se couche ou bien qu'il se lève. C'est une période automnale, printanière, on ne sait pas trop. Mais c'est cette fatalité du temps qui avance, le temps change, les gens s'en vont, il faut faire avec. Il faut accepter le destin et les feuilles qui tombent (…). Mamy était très maniaque, donc dans le texte, je dis les feuilles tombent au sol et on n'a qu'à dire qu'elles sont là et elles sont tombées exprès, comme ça tout est en ordre".
Dans la chanson "Chaque fois", vous dites : "Est-ce que tu as capté que j'allais mal ?". Comment allez-vous ?
"Tout va bien. Comme je le disais, j'ai été un peu puiser dans des réflexions que j'avais (…). On passe des périodes des fois particulières dans la vie".
"On ne va pas se mentir, j'ai une période un peu compliquée, j'ai dû annuler deux tournées, il y a à peu près un an et demi et ça m'a fort affecté", finit-il tout de même par ajouter. "J'ai dû recommencer à zéro à ce niveau-là, à reconvaincre un public. Aujourd'hui, je suis comblé. On est en train de remplir des salles, on a fait sold-out à l'ancienne Belgique en 24h, on remplit des dates en France, on fera l'Olympia".
Vous écrivez : "Il ne faut pas devenir une star ; une star, ça explose". Où vous situez-vous ?
"Je crois qu'il y a à être connu, se faire reconnaître dans la rue, et puis être une star en plein prime, si je peux me permettre ce terme un peu américain. Il y a le fait d’être connu et puis être vraiment dans le toujours plus, le surplus".
"Je crois que c'est un moment quand on veut être juste connu et juste dans le chiffre et qu'on est dans cette starification. On s'y perd un peu", continue-t-il.
"Quand le but principal avant tout, c'est de faire un album, je trouve qu'on est dans un truc un peu plus sain", a-t-il conclu.