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Le gouvernement australien réexamine le visa de Sam Jones, une influenceuse américaine, après la diffusion d’une vidéo où elle enlève un bébé wombat à sa mère. La scène a déclenché une vive indignation dans le pays.
Le ministère australien de l’Intérieur a annoncé, jeudi 13 mars, qu’il étudiait le statut du visa de Sam Jones, une influenceuse américaine suivie par 92.000 abonnés sur Instagram. En cause : une vidéo publiée sur son compte, montrant la jeune femme attraper un bébé wombat sauvage, une espèce protégée en Australie, et le soulever alors que l’animal se débat. La mère du petit, visiblement paniquée, tente de suivre la scène sur une route.
American hunting influencer removes baby wombat from distressed mother. Is this legal? Unlikely. Nor an animal I'd be touching without gloves ... get that scabies cream ready! https://nre.tas.gov.au/wildlife-management/fauna-of-tasmania/mammals/possums-kangaroos-and-wombats/wombat/wombat-mange/wom
byu/Mr-Pumpkin-Head inWombats
Une vidéo jugée choquante
Dans la séquence, désormais supprimée, on entend l’influenceuse s’exclamer avec enthousiasme : "Je viens d’attraper un bébé wombat", tandis qu’un ami filme la scène. Après quelques instants, elle repose l’animal sur le sol avant de poursuivre son chemin. La vidéo, relayée notamment sur Reddit et par le journal The Sydney Morning Herald, a provoqué un tollé en Australie, où les wombats sont des animaux emblématiques et protégés.
Face aux critiques, Sam Jones a tenté de se défendre en affirmant que le bébé wombat n’avait été tenu que "pendant une minute" avant d’être remis à sa mère. "Je ne capture jamais d’animaux sauvages qui pourraient être blessés par mes actes", a-t-elle expliqué. Ces explications n’ont pas convaincu et son compte Instagram a depuis été rendu privé.
Le Premier ministre australien, Anthony Albanese, n’a pas tardé à réagir en dénonçant un comportement "scandaleux". Lors d’une conférence de presse, il a ironisé sur la situation : "Ce sont des créatures douces et adorables. Enlever un bébé wombat à sa mère, en lui causant manifestement de la détresse, est tout simplement scandaleux. Et vous savez, je suggère à cette soi-disant influenceuse d'essayer d'autres animaux australiens. Enlevez un bébé crocodile à sa mère et voyez ce que cela donne".
De lourdes sanctions possibles
Selon l’association WIRES, spécialisée dans la protection de la faune australienne, Sam Jones pourrait être poursuivie pour "cruauté envers les animaux". La législation australienne prévoit, selon l’État où le délit a été commis, des sanctions pouvant aller jusqu’à 235.000 dollars australiens d’amende (environ 135 000 euros) et sept ans de prison.