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Drapées, pailletées et en mouvement : la maison Dior rend hommage aux olympiades, à près d'un mois des Jeux olympiques de Paris, avec des silhouettes en drapés mythologiques et une série plus sportive avec des maillots couture, en présence notamment de l'actrice Jennifer Lopez, de la rappeuse Doja Cat et la championne de tennis Venus.
Pour redonner cet effet de statue antique, la créatrice Maria Grazia Chiuri a expliqué avoir travaillé le plissé sur l'accroche à l'épaule, dos nus plongeant et coiffure mouillée en arrière, effet sortie des eaux. Les artisans ont aussi travaillé le jersey, cette maille de métal déclinée cette saison en doré, argent et blanc structuré par des bustiers. On trouve des pièces étonnantes, sportswear comme le peignoir rouge, orné de miroirs en mosaïque ou le maillot de bain en écaillé d'or.
Le défilé a été organisé dans les jardins du musée Rodin, autour des œuvres de la plasticienne afro-américaine Faith Ringgold, figure militante morte en avril. Ses œuvres monumentales, des broderies sur le thème du sport, resteront visibles au musée jusqu'à la fin de la semaine.
Tableaux vivants
La semaine de la haute couture, événement de mode semestriel, avait débuté lundi matin avec le traditionnel défilé de Schiaparelli et un retour aux basiques pour un défilé "Phoenix", qui reprend les coupes en volumes. "Je ne voulais pas jouer avec les ficelles habituelles ou de nouveau le bébé robot (une création futuriste du dernier défilé devenue virale sur les réseaux, NDLR) ou quoi qui puisse porter de l'ombre à la maîtrise du vêtement", a confié à la presse après le défilé Daniel Roseberry, le créateur américain aux ciseaux pour Schiaparelli depuis 2019.
Autre moment fort de la journée : après le succès de l'exposition qui lui était consacrée cet hiver à Paris, la Néerlandaise Iris Van Herpen a imaginé une performance artistique avec des œuvres d'art qu'elle a réalisées en même temps que ces dernières pièces haute couture. Point de défilé, mais une déambulation entre quatre immenses toiles de soie reflétant son goût du silence et des éléments naturels, et cinq mannequins comme accrochées dans un tableau, effectuant de lents mouvements de danse.
Ces tableaux vivants, à la fois gracieux et émouvants, ressemblent à des papillons battant des ailes devant des fashionistas en plein ravissement. Une fois la performance terminée, il est l'heure de "décrocher les tableaux" et les mannequins en apesanteur. Comme un retour au réel, mais en douceur.
JLo, Jisou, Kylie
À ne pas confondre avec la semaine de la mode parisienne, la semaine de la haute couture féminine se déroule en janvier pour l'été et à mi-année pour l'hiver, uniquement à Paris, car ce secteur est protégé par une définition légale (nombre de pièces, atelier, artisans etc...)
Jusqu'à jeudi, 30 maisons de haute couture présentent leurs créations, avec les absences de Valentino et de Fendi et deux nouveaux entrants depuis un an dans ce cercle fermé de l'excellence, Balenciaga et Thom Browne.
La montante Maison Margiela avec son designer en voie de rédemption, John Galliano, ne défile qu'une fois par an et ne peut pas prétendre au label. Pour une maison de mode, ajouter ce double tour annuel à son arc est une bonne idée commerciale, tant les clients se bousculent sur les marchés asiatiques et du Golfe. Lanvin et Saint Laurent sous Vaccarello pourraient prétendre à un retour en haute couture.
Mais il semble y avoir embouteillage chez les artisans. "Nous avons un vrai problème de capacités", a confié le créateur de la ligne haute couture de Fendi, Kim Jones (chez Dior Homme à l'année), qui a préféré renoncer pour cette collection. Ces créations principalement destinées aux tapis rouges, grands événements de la jet-set et galas, attirent une foule de stars venues en repérage, dont Kylie Jenner et Doja Cat chez Schiaparelli, Jennifer Lopez ("JLo") ou l'égérie coréenne Jisou chez Dior.