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À 53 ans, Calogero sort un nouvel album rempli d'espoir et de confidences. Alors qu'il est en tournée, le chanteur s'est confié sur les sujets qui lui sont chers, tels que la vie d'artiste, l'échec scolaire, son rapport à la solitude et à l'amitié.
RTL info : Calogero, vous venez présenter votre nouvel album, 10, qui est disponible en vente depuis peu. Vous organiserez des concerts à Forest National les 12 et 13 décembre. Lorsque vous venez en Belgique, vous passez toujours par Forest. Qu'est-ce qui vous lie à cette salle ?
Cette salle est magique. Elle a une sonorité rock, elle ressemble aux salles de concert à l'ancienne. L'acoustique n'est pas parfaite, mais je préfère ce genre de salle-là que les salles où on a trop étudié l'acoustique et on se retrouve dans son fauteuil, un petit peu comme dans son salon.
J'aime que les concerts ne ressemblent pas aux disques, enfin aux albums. Et à Forest, on sent vraiment l'énergie des concerts.
Cette nouvelle tournée a commencé il y a plus d'un an. Tournée, album, tournée : c'est un cercle qui vous plaît ?
La scène est l'élément où je me sens le plus naturel. J'aime vraiment chanter et jouer avec mes musiciens, avec le public. J'aime les rendez-vous et encore plus quand il y a une histoire avec le public.
Le côté retrouvailles, c'est quelque chose qui me touche beaucoup, de voir que des gens qui ont grandi et vieilli avec moi, qui emmènent leurs enfants. Ce sont des moments forts dans une vie, je trouve.
Vous avez composé cet album alors que vous étiez en tournée. Comment trouvez-vous le temps ? Y avait-il une urgence d'écrire ?
Il y a eu surtout des nuits blanches parce qu'il y a eu des concerts vraiment magiques, notamment au Palais 12, ici à Bruxelles. Je n'arrivais pas à dormir parce qu'il y a une excitation, il y a des chansons qui sont sorties.
Je me suis dit : pourquoi attendre 2-3 ans, toujours à ce schéma habituel ? Pour casser un peu ces schémas, j'ai fait l'album dans mon coin et j'ai surpris tout le monde ; j'ai surpris les amis, j'ai surpris la famille, j'ai surpris la maison de disques... et le public. Et surtout avec des sujets de société, des interrogations aussi, en essayant de rester optimiste dans un monde un peu inquiétant.
Vous parlez des personnes ayant des difficultés dans la vie, dont ceux qui ne réussissent pas bien à l'école. Avez-vous vécu ce genre de situation ?
J'étais plutôt un élève difficile. Je ne faisais pas beaucoup d'efforts. J'en ai eu des zéros, mais franchement, je les méritais, alors qu'il y a des gamins qui font des efforts, et qui parfois sont soumis à des notations un peu rigides qui peuvent les casser pour la suite de leur vie.
Ce n'est pas non plus une chanson contre l'école parce qu'aujourd'hui, les enseignants sont quand même mieux qu'avant. C'est juste dire qu'on peut réussir à faire quelque chose de sa vie, même si on a eu des notes moyennes à l'école.
Cet album s'intitule 10. Avez avez dit que 10 est la fin d'un cycle : la fin de quoi ? Et le début de quoi ?
C'est une phrase bateau (rire). En fait, 10, c'est la fin d'un cycle, c'est le début d'autre chose. C'était juste pour dire que j'aime bien l'idée d'avoir fait 10 albums. 10 albums, ce n'est pas beaucoup, mais c'est quand même assez pour avoir un répertoire. Moi, la scène, ça ne me quittera jamais puisque je respire mieux sur scène.
Après, comment je vais faire des albums par la suite ? J'ai envie de choses nouvelles. J'ai envie de juste me surprendre pour surprendre les autres. C'est ça que je veux dire, c'est que j'espère toujours me renouveler.
Dans cet album, vous interprétez une chanson sur l'amitié. Comptez-vous beaucoup d'amis ?
Moi, je crois que les vrais amis, ce ne sont pas forcément des gens qu'on voit tout le temps dans la vie. Ce sont des gens qu'on voit de temps en temps, mais quand on les voit, ils nous réconfortent et ils nous rassurent.
Je suis plutôt quelqu'un de solitaire. J'ai quatre enfants, donc j'ai une vie bien remplie. Parfois, quand je me retrouve seul, c'est bien aussi.
Mais, dans mon métier, on a parfois des doutes. Tous les métiers artistiques sont des métiers compliqués parce qu'il n'y a pas de stabilité, et c'est ce qui me plaît aussi. Mais quand j'ai traversé des moments de doute et je les ai gardés pour moi, pour ne pas que ça se propage. Je pense que ce n'est pas la peine de partager tous ces doutes.
Y a-t-il un titre dont vous êtes particulièrement fier ?
J'ai composé la musique des Feux d'artifice, et j'ai senti qu'il se passait quelque chose. Parce que c'est à la fois une chanson qui raconte quelque chose de clair et en même temps pas du tout. C'est une chanson qui parle de l'enfance. Et quand on est enfant, on est forcément artiste. On comprend des choses qu'on ne comprend plus quand on est adulte.
Quelle est la chanson dont vos fans vous parlent le plus ?
Ça dépend. Il y a des pros pop-rock face à la mer, et il y a des pros le portrait ou les Feux d'artifice. Je ne cherche pas à satisfaire tout le monde. J'essaie justement, comme je le disais tout à l'heure, de me surprendre pour surprendre les autres. Je crois qu'il faut toujours changer pour se renouveler. Ce qui est important, c'est qu'on reconnaisse ma musique au bout de deux mesures, ça veut dire avoir un style, et c'est le plus important.