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"Ceux qui sont au pouvoir ne veulent pas la paix": Pierre Kroll dépeint un sombre tableau du Proche-Orient

Le célèbre caricaturiste belge, Pierre Kroll, sort son 30e album, intitulé "Guère de paix ou si peu...", une compilation de 300 dessins réalisés en 2023-2024. Une année marquée par des événements mondiaux majeurs, dont la guerre entre Israël et le Hamas et les Jeux olympiques de Paris.

Dans son dernier album de dessins, "Guère de paix ou si peu...", Pierre Kroll continue de s’imposer comme une voix singulière de la satire politique et sociale. L'artiste belge aborde de front les événements marquants de 2023-2024, notamment le conflit entre Israël et le Hamas. Pour le caricaturiste belge, la paix au Proche-Orient est devenue une chimère face à des dirigeants qui ne la souhaitent plus.

Le conflit Israël-Hamas au cœur de l'actualité

Pierre Kroll ne cache pas que le conflit israélo-palestinien est l’un des sujets qui l’ont le plus marqué cette année. Il qualifie les récentes violences, notamment celles du 7 octobre, de "paroxysme" dans un conflit déjà long et complexe, touchant avant tout les populations civiles.

Pierre Kroll ouvre d’ailleurs son recueil avec une citation du chanteur québécois Félix Leclerc : "Après ce qu'on lui a faitcomprenons qu'elle hésite à revenir, la paix". Une phrase qu'il trouve particulièrement percutante. "On représente souvent la paix symboliquement par une colombe avec un rameau d’olivier. Cette colombe, on l’a manifestement traitée très mal. Donc, elle s’en va ailleurs".

Un terrain qu'il connaît bien

Pierre Kroll, qui a souvent voyagé en Israël et en Palestine, est particulièrement touché par ce conflit. Il connaît des dessinateurs des deux pays, et cela renforce sa conviction que, malgré quelques efforts isolés, la paix n’est plus à l’ordre du jour. "Ceux qui sont actuellement au pouvoir ne veulent pas la paix. Au mieux, ils cherchent la sécurité, une trêve, une victoire. Mais chercher la paix, c’est-à-dire le vivre-ensemble, il y en a qui ont essayé de le faire, mais ils ont tous été éliminés.

Une guerre aux répercussions profondes

Si l'artiste belge continue de caricaturer les événements de ce conflit, il reconnaît que cela devient de plus en plus difficile. Publier un dessin sur un sujet aussi sensible entraîne souvent des récupérations politiques : "Lorsque je publie un dessin, il accuse parfois plus un "camp" que l’autre. Immédiatement, mon dessin est pris à partie, récupéré par l’un ou l’autre camp pour dire que je suis de l’autre côté et que je n’ai rien compris".

Cette tension autour de ses œuvres, il la gère en choisissant parfois de ne pas partager certains dessins, afin de ne pas alimenter la polarisation déjà extrême. "Je  le laisse dans mon journal et je ne le mets pas sur les réseaux sociaux", conclut-il.

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