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L'acteur et réalisateur Nicolas Bedos a été condamné mardi à Paris à un an de prison dont six mois avec sursis probatoire et à une obligation de soins pour des agressions sexuelles sur deux femmes en 2023.
M. Bedos, qui était absent au délibéré, a en revanche été relaxé "au bénéfice du doute" par le tribunal correctionnel pour des faits de harcèlement sexuel en 2018.
A l'issue des débats le 26 septembre, le ministère public avait requis un an de prison avec sursis ainsi qu'une obligation de soins. Au cours de l'audience, Nicolas Bedos s'était défendu d'être "un agresseur sexuel" mais avait reconnu des problèmes d'alcool et "une amabilité lourde" en cas d'ivresse.
Je ne me souviens de rien, c'est un black-out
"Je ne me souviens de rien, c'est un black-out", avait déclaré le prévenu à de nombreuses reprises, tout en niant vigoureusement avoir eu des comportements déplacés.
Un des trois dossiers remonte à la nuit du 1er au 2 juin 2023, lors d'une soirée en boîte de nuit à Paris. La plaignante accuse le réalisateur de s'être dirigé vers elle, tête baissée avant de tendre la main droite au niveau de son sexe, par-dessus son jean.
J'ai vu qui était cet homme, ses yeux m'ont fait peur
Pendant l'audience, la plaignante très émue avait raconté la soirée, des sanglots dans la voix. "J'ai vu qui était cet homme, ses yeux m'ont fait peur", avait-elle expliqué.
Deux autres femmes ont témoigné à la barre du comportement du réalisateur et se sont porté partie civile.
L'une d'elles, serveuse dans un bar parisien, a raconté au tribunal que Nicolas Bedos l'avait attrapée par la taille et embrassée dans le cou dans la nuit du 11 au 12 mai 2023, alors que ce dernier était ivre.
L'autre fait reproché, qualifié de harcèlement sexuel, remonte à juin 2018. Le réalisateur est soupçonné d'avoir touché le ventre d'une jeune femme et de lui avoir demandé de l'embrasser avant de la suivre alors qu'elle se rendait aux toilettes, là encore dans un état d'ébriété avancé.
Ce n'est pas une agression sexuelle
Evoquant ces faits, l'avocate de la défense avait demandé au tribunal de ne pas reconnaître l'agression et le harcèlement. "Un bisou dans le cou, c'est désagréable mais ce n'est pas une agression sexuelle", avait déclaré Me Julia Minkowski.
"Est-ce qu'on peut se méprendre? Non, il n'y a aucune ambiguïté", avait de son côté dénoncé le procureur, évoquant "des comportements répétitifs inquiétants".
Artiste et humoriste provocateur, Nicolas Bedos est l'auteur de quatre films, dont trois présentés au Festival de Cannes. Il a fait tourner le gratin du cinéma français, de Jean Dujardin ("OSS 117: Alerte rouge en Afrique noire") à Isabelle Adjani ("Mascarade"), en passant par Daniel Auteuil, Guillaume Canet et Fanny Ardant.
Différentes figures du cinéma français sont rattrapées depuis plusieurs mois par des accusations de violences sexuelles.