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Il y a trente ans Marlene Dietrich, l'ange bleu, s'éteignait à Paris

Marlene Dietrich, l'une des actrices les plus sulfureuses de l'âge d'or hollywoodien, s'éteignait à Paris il y a trente ans, le 6 mai 1992, à l'âge de 90 ans. La star aux 1.001 vies, tantôt actrice, tantôt chanteuse ou égérie de la résistance aux idées nazies, n'aura eu de cesse de briser les tabous et continue à fasciner.


L'aventure cinématographique commence en fanfare pour la jeune aspirante actrice. En 1930, alors qu'elle enchaîne les petits rôles dans les théâtres et cabarets berlinois, elle fait la connaissance de son mentor et pygmalion, le réalisateur allemand Josef von Sternberg. Charmé par l'audace du personnage, il lui offre son premier rôle dans un film parlant, et aussi l'un des plus emblématiques, dans "L'ange bleu". Les spectateurs la découvrent dans le rôle de "Lola Lola", danseuse impétueuse évoluant dans le milieu interlope des cafés embrumés d'un Berlin quasi-babylonien.
Le succès de cette production allemande lui attire les bonnes grâces des studios hollywoodiens. Les studios Paramount lui font alors traverser l'Atlantique, bien décidés à en faire la concurrente directe d'une certaine Greta Garbo... S'ensuivront des productions à grand spectacle, repoussant sans cesse les limites de l'audace.

L'actrice incarne une galerie de personnages féminins surprenants et non conventionnels, qui impressionnent par leur volonté et leur indépendance. Si les spectateurs de l'époque l'ignorent, plusieurs ouvrages consacrés à ce monstre sacré, dont un écrit par sa fille, permettent de découvrir une femme dont la vie privée n'est pas si éloignée de ses frasques sur pellicule. Mariée et jamais divorcée, son union libre lui permet d'enchaîner les amants, hommes comme femmes, artistes, poètes, acteurs et admirateurs.

La deuxième guerre mondiale fait émerger une Marlene Dietrich farouchement opposée au nazisme. En 1939, elle acquiert la nationalité américaine et renonce à être citoyenne allemande. Durant les cinq années du conflit mondial, la star met sa notoriété à profit pour lever des fonds destinés à l'armée américaine et sillonne le monde pour remonter le moral des troupes. De passage en Belgique à l'hiver 1944, elle est témoin de la longue et difficile bataille des Ardennes.

Si sa carrière est encore émaillée de beaux rôles après-guerre, ses films ne retrouvent plus l'aura d'audace et fraîcheur qu'ils véhiculaient. La censure américaine toujours plus âpre et la détestation d'Hollywood pour les actrices jugées vieillissantes la pousseront à se tourner vers le chant.
Reprenant certaines de ses performances cinématographiques et des standards de l'époque, elle sillonne le monde entier et fait sensation, comme lors de son passage à l'Ancienne Belgique en janvier 1963. Son timbre de voix si distinctif lui assure le succès jusqu'en 1975, lorsqu'une chute de scène à Sydney signe l'arrêt brutal de cette vie de show-girl.

Désormais recluse dans un appartement parisien, elle se consacre à la rédaction de ses mémoires et prête sa voix à un documentaire qui lui est consacré. La star s'éteint le 6 mai 1992, d'une défaillance rénale. Une messe organisée en l'église de la Madeleine à Paris rassemble plus de 1.500 personnes dont de nombreux ambassadeurs. L'actrice est ensuite inhumée près de Berlin, dans la plus stricte intimité.

En 1993, ses archives et de nombreux costumes sont vendus pour cinq millions de dollars au musée du film de Berlin où ils sont aujourd'hui toujours exposés. (INT, GEN, GAD, SLI, fr)

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