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Capucine, 4 ans, ne peut plus venir rendre visite à sa grand-mère, Michèle, confinée à Bruxelles. Les grands-parents font partie des populations les plus à risque face au coronavirus, alors que les enfants, moins affectés, restent tout de même des vecteurs de la maladie. Pour éviter toute contagion, petits-enfants et grands-parents doivent se séparer.
Michèle, institutrice à la retraite, a visiblement transmis sa créativité aux autres femmes de la famille. Sa fille Charlotte, et sa petite-fille Capucine se sont montrées inventives pour faire face au confinement loin de la grand-mère.
Les visites n'étant plus possibles, Capucine a dessiné un énorme coeur devant la fenêtre de sa mamie. La grand-mère, émue, nous a écrit via le bouton orange Alertez-nous pour signaler cette belle idée. "C’était une surprise, je ne m’y attendais pas du tout", témoigne-t-elle par téléphone. "Ca m’a vraiment touchée, ça m’a fait plaisir."
Voilà maintenant plus d'une semaine que Michèle ne peut plus sortir de chez elle. "Depuis le début, je reste à la maison", raconte cette grand-mère de deux petites filles. "Mes filles ne veulent pas que je sorte, donc elles font mes courses, et font un petit coucou par la fenêtre."
Pour maintenir le contact, "Mamy coeur" et sa famille optent pour des appels vidéos, ou des photos. Plus que jamais, ces contacts sont importants pour le moral. "Je vais bien tant que j’ai des nouvelles des petites, ça me fait du bien."
"C'est très dur pour elle"
Charlotte, la fille de Michèle, nous raconte cette surprise touchante de Capucine. "Je suis venue déposer des courses chez ma maman et ma fille ainée était avec moi", détaille-t-elle. "En général, on dépose les courses dans l'ascenseur et on fait un appel en absence pour que maman aille les chercher. Mais cette fois, on s'est un peu attardées pour faire un beau dessin."
On a voulu rendre ça un peu moins pénible.
Un geste simple, mais qui a effectivement illuminé la journée de mamie Michèle. "Ça peut vraiment l’aider", poursuit Charlotte, éducatrice spécialisée et maman de Capucine. "Surtout que cette période est vraiment difficile : elle respecte bien le confinement, et c’est très dur pour elle. On a voulu rendre ça un peu moins pénible."
Charlotte a partagé ce message d'amour sur son mur Facebook. Suite à sa publication, la directrice d'un groupe qui gère 120 maisons de repos a contacté Charlotte afin de lui demander s'ils pouvaient reprendre l'idée pour leurs pensionnaires. "Ce n'est pas évident dans les homes aussi, pour les papys et les mamies qui sont seuls, donc j'ai dit oui, bien sûr."
"On essaye de lui expliquer le plus clairement possible"
Difficile de faire comprendre à une petite fille de 4 ans pourquoi elle ne peut plus venir voir sa mamie. Charlotte et son mari sont tous deux enseignants, ils ont donc pris un soin tout particulier pour faire comprendre la situation à leur fille Capucine. "On essaye de lui expliquer le plus clairement possible, avec des mots d'enfants", raconte la maman bruxelloise. "Et on essaye de rythmer le quotidien autrement, avec des photos, des dessins, des bouquets de fleurs, pour sa mamie."
Il me vole tout ce que j'aime bien
Du haut de ses 4 ans, Capucine interprète le virus comme une sorte de "méchant". "Elle m’a dit : 'Ce virus, il me prend tout ce que j’aime bien. L’école, ma mamie et la plaine de jeux'", évoque Charlotte en parlant de sa fille.
Grâce à ces petites actions du quotidien, Charlotte, Capucine et mamie Michèle espèrent faire passer le temps plus vite, vers la fin du confinement, sans rompre le lien familial.