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Un nom empreint de romantisme pour désigner ceux qui souffrent d'une maladie rare: les Enfants de la lune. Éviter les rayons naturels (soleil) et artificiels (néon, ampoules) à tout prix, c'est le lot de ses enfants. Une école de Champion (province de Namur) organise un spectacle pour venir en aide à une association qui leur vient en aide. En Belgique, trois enfants sont atteints de la Xeroderma pigmentosum (nom scientifique de la maladie).
"Je vous contacte en tant que coordinateur d’un événement destiné à récolter des fonds au profit de l’ASBL "Ensemble pour Lola et les Enfants de la Lune" (ELEL), nous a écrit Dominique Rappe
Exposés aux rayons, ces enfants risquent la mort
"Les Enfants de la lune." Une douce appellation pour désigner ceux qui ont ennemi mortel: le soleil. Le nom exact de cette maladie rare, c'est la
Un risque de cancer de la peau accru par 4000
Xeroderma pigmentosum est donc une maladie de la peau extrêmement peu courante. Pour qu’un enfant développe cette maladie, le père et la mère doivent être porteurs d’un gène qui entraîne une incapacité à réparer les lésions dues aux rayons du soleil. Caractéristiques pour la personne qui en souffre ? Des taches de rousseur colorient le visage et le cou. Les yeux ont du mal à l’exposition de la lumière, une inflammation de la cornée est possible. Des changements sur la peau peuvent évoluer en cancer du visage, des yeux, des lèvres, de l’extrémité de la langue. Le risque de cancer est environ 4000 fois plus élevé que dans la population. Sans une protection poussée, l’espérance de vie se situe autour de l’adolescence. Il n'existe pas de traitement. On dénombre un cas sur un million de naissances en Europe et aux Etats-Unis.
Des filtres partout
En Belgique, on dénombre actuellement trois cas connus. Parmi eux, Lola. Née en 2002, le diagnostic de la maladie tombe pour elle en 2006. La famille de Lola a dû adapter son quotidien du jour au lendemain. "Il a fallu mettre des filtres anti-UV sur les vitres, sur les néons et les ampoules de la maison, de la voiture ou encore de sa classe", explique Julie, la mère. Pas un déplacement ne se fait sans un dosimètre, un instrument qui permet de mesurer les doses de rayonnement. Lola doit porter aussi un masque et des gants lorsqu’elle se balade à l’extérieur en journée. "Elle met sa 'combinaison' comme les autres enfants mettent leur manteau", raconte la mère. Le moindre détail doit être réfléchi: l’épaisseur des vêtements, les rideaux tirés ou pas quand on se déplace chez des amis, etc.
Une habitude de vie
Le plus dur pour la maman de Lola est de ne pas voir son enfant profiter de l’extérieur et du soleil comme tous les autres enfants. "C’est pour tout le monde ces choses-là." Un rendez-vous trimestriel chez le dermatologue est nécessaire pour vérifier l’évolution des tâches de rousseur et de la peau. "Ça fait 9 ans maintenant que nous avons appris la maladie. On ne banalise pas la chose, mais c’est devenu une façon de vivre." Longtemps, les enfants atteints de cette maladie mourraient jeunes (13-15 ans). Aujourd'hui, grâce aux multiples habits de protection et à une meilleure connaissance de la maladie, des cas de personnes atteignant l'âge adulte sont recensés. "Ça donne beaucoup d’espoir pour les familles qui sont confrontées à la maladie. On peut dire qu’on peut gagner quelque part", fait savoir Pierrette Gourmet.
"On travaille sur les conséquences et pas sur la cause"
Toutes les adaptations représentent un coût important pour une famille. Impossible de le chiffrer, mais l’AWIPH (
Rendez-vous le dernier week-end d'avril
Lola a pu aussi compter sur l’aide de l’ASBL. Elle a organisé l’été dernier un camp en collaboration avec une association du même type en France. Les "Enfants de la lune" ont pu visiter les grottes de Han par exemple. Les familles ont pu échanger autour de la maladie de leurs enfants. "Nous espérons récolter 4000 euros, voire 5 000 euros. Le but est d’apporter une aide, mais aussi de mettre en "lumière" les maladies orphelines. Nous en parlons aux élèves en cours. C’est un projet qui mêle beaucoup de gens. Une centaine d’élèves seront impliqués directement dans le spectacle, mais aussi des enseignants", conclut Dominique Rappe, l’enseignant, à propos du spectacle qui aura lieu à La Marlagne, les 24, 25 et 26 avril prochain. L’événement espère faire salle comble.