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Depuis la mise en place du confinement qui bouleverse l'activé économique et sociale d'une bonne partie du monde occidental, des mesures ont été annoncées pour éviter que des entreprises et des particuliers, privés de revenus, ne se retrouvent en trop grandes difficultés financières.
Elise a contacté la rédaction de RTL info pour évoquer un cas oublié, celui des asbl. "Que vont devenir les petites associations non subsidiées pour qui un mois sans activité risque de les mettre face à des gros problèmes ? On parle des entreprises, des indépendants, mais nous les associations, qu'allons-nous devenir ?", nous a-t-elle écrit.
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Des studios pour jeunes artistes et photographes
Elise est la vice-présidente du Centre Européen International de Communication et de Relation Publique (CEICRP), basé à Schaerbeek. Cette asbl gère différents projets, et notamment "la mise à disposition d'un studio (voir photo ci-dessus) équipé pour la photo, la vidéo et les clips, à prix démocratique (35€ de l'heure)". Ça permet "aux jeunes stylistes et photographes de se lancer" car c'est "beaucoup moins cher" que les structures professionnelles.
Une proposition qui trouve un public. "On accueille entre 60 et 70 personnes par mois". De quoi "faire tourner l'asbl, payer un salarié (photographe) et organiser des classes et des ateliers pour les enfants du quartier".
Du moins, en temps normal. "Car tout ça, on ne peut plus le faire, désormais" soit depuis le début du confinement, une dizaine de jours au moment d'écrire ces lignes.
Une "petite réserve" financière insuffisante
Sans aucune rentrée, la situation de l'asbl va très vite devenir insoutenable. "On a une toute petite réserve financière, mais elle ne nous permettra pas de payer notre loyer et les charges. Nous ne sommes pas subventionnés, donc on n'a aucun revenu extérieur".
Elise cherche donc à réduire les charges, et a "fait une demande de chômage économique" pour l'unique salarié de l'association. Mais clairement, "ça ne suffira pas".
En attendant, l'asbl a beaucoup de questions, "mais pas de réponse, c'est ça notre souci, on ne sait pas vers qui se tourner". Elise "ne fait partie d'aucune fédération".
Dans les prochaines semaines, les difficultés financières vont devenir insurmontables. "On a besoin de 2.000 € par mois pour fonctionner, sans compter le salaire, évidemment. C'est juste pour le loyer et les charges".
"Depuis les mesures de confinement national, nous sommes contactés par des structures inquiètes"
Une association confirme l'inquiétude
Du côté de l'Associatif financier, une asbl qui "aide à la création et à la gestion d'associations et d'entreprises sociales", on confirme les inquiétudes du secteur, et on met en exergue quelques cas particuliers. "Il y a les crèches, qui doivent rester ouvertes mais où il y a très peu d'enfants et parfois 3/4 du personnel en congé maladie" et "les associations actives dans les maisons de retraite, qui ne peuvent plus travailler", nous a expliqué Nathalie Mathieu, administratrice de l'asbl.
Beaucoup d'associations sont donc, comme notre témoin Elise, dans le flou total. "Or, elles participent à l'activité économique et beaucoup n'ont pas de subside, elles ont besoin de leurs activités pour survivre, payer les salaires, les charges… comme des entreprises", conclut Nathalie Mathieu.
Que dit le secteur financier ?
Nous nous sommes tournés vers le secteur financier. Vu la situation un peu chaotique, avec peu de visibilité à court, moyen et long terme, il est difficile d'obtenir une réponse tranchée de la part des acteurs impliqués, qui enchaînent actuellement les réunions. Le cabinet du ministre des finances, fort occupé on le comprend, n'a pas eu le temps de répondre à nos questions.
Mais Febelfin, la Fédération belge du secteur financier, nous a tout de même donné un indice encourageant sur ce qui pourrait arriver dans les prochains jours, les prochaines semaines. En réalité, elle est du même avis que l'administratrice de l'Associatif financier.
"Même si les associations ne sont par définition pas des sociétés, nous sommes bien conscients qu’elles sont des entreprises, qui participent à l’économie et qui créent de l’emploi. L’objectif est de leur permettre de bénéficier également des mesures d’accompagnement et de soutien financier, qui sont en cours d’élaboration", nous a répondu Rodolphe de Pierpont.
Il est donc probable que des mesures de soutien (une enveloppe forfaitaire, comme celle destinée aux commerces et petites entreprises à l'arrêt) soient décrétées prochainement. Mais les différents niveaux de pouvoirs (fédéral, régional) compliquent les calculs à réaliser pour savoir qui va payer quoi. Il faudra donc prendre son mal en patience et espérer que les éventuels bas de laine suffisent à tenir le coup quelques semaines, voire quelques mois.
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