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Comme tous les aspects de notre vie, notre santé financière est bouleversée par le confinement imposé pour lutter contre la propagation du coronavirus.
Jour après jour, des mesures sont prises à plusieurs niveaux de pouvoir. Le 22 mars, le gouvernement fédéral, la Banque nationale de Belgique et le secteur financier ont ainsi trouvé un terrain d'entente pour gérer la crise qui s'annonce au niveau des remboursements de crédit.
Effectivement, le budget d'une entreprise ne prévoit pas un arrêt total de l'activité pendant plusieurs semaines. Or, des frais fixes demeurent: loyer, charges, entretiens, etc. Il en va de même pour le budget des ménages. Si les deux parents d'une famille voient leurs revenus diminuer fortement en devant se contenter du chômage économique, la situation peut très vite devenir délicate.
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Les crédits hypothécaires sont couverts…
Raison pour laquelle le secteur financier a principalement obtenu de la souplesse de la part de principaux acteurs qui le compose. Pour résumer: on demande beaucoup d'indulgence aux banques par rapport aux difficultés financières des entreprises et des particuliers ; en contrepartie elles ont obtenu des garanties de la part de l'Etat en cas de problème à leur niveau, donc sur le plus long terme.
"Pour le dire en peu de mots : le secteur bancaire apporte un soutien maximal à la continuité des entreprises et des particuliers belges", a résumé Johan Thijs, président de Febelfin, l'association du secteur financier.
En ce qui concerne le grand public, le secteur financier "s'engage à fournir aux emprunteurs hypothécaires, qui risquent de rencontrer des difficultés de paiement du fait de la crise du coronavirus, un report de paiement jusqu'au 30 septembre 2020 sans imputation de frais".
Le secteur financier, qui représente donc les banques, "continue cependant de demander à tous ceux qui connaissent ou risquent de connaître des difficultés financières du fait de la crise du coronavirus de s'adresser à leur banquier". Et ce, "le plus tôt possible, avant que les problèmes financiers ne deviennent insurmontables" car "ensemble, il est possible de rechercher des solutions appropriées".
… mais pas les autres crédits
Si Didier a contacté la rédaction de RTL info via le bouton orange Alertez-nous cette semaine, c'est parce qu'il se pose des questions sur les autres formes de crédit. "On les oublie", craint-il.
Effectivement, le secteur financier n'en parle pas pour l'instant. Or, selon les derniers chiffres de Statbel, les ménages belges ont une dette de 26,8 milliards d'euros de 'crédit à la consommation'.
Didier, 54 ans et originaire de la région bruxelloise, fait partie de ces ménages. Il n'a pas de crédit hypothécaire: "Je suis locataire", précise-t-il. "Mais j'ai un gros crédit, qui est en réalité issu d'un regroupement de crédits qui ne demandaient pas de justification". Montant mensuel: "870€".
Donc tous les mois, "j'ai mon loyer, plus une pension alimentaire pour mon enfant, plus ce crédit". Pour l'instant, ça va. "Je travaille dans un secrétariat social, donc actuellement on n'a pas mal de travail, et de calculs à faire pour les entreprises. Il n'est pas question de chômage économique pour l'instant, de mon côté du moins".
Mais Didier pense à "tous ceux qui ont des crédits pour deux voitures, et tous ceux qui ont quelques crédits à la consommation". Leur budget est peut-être serré tous les mois, donc "avec -30 ou 40% de salaire en moins en cas de chômage économique, que va-t-il se passer ?".
Pas de réponse unanime et officielle pour l'instant (Febelfin, la fédération belge du secteur financier, n'a pas été en mesure de répondre à nos questions), mais tous les acteurs économiques et financiers ont beaucoup de travail depuis quelques semaines. Pour Didier, la réponse est claire: "Moi je peux crever parce que je n'ai pas de crédit hypothécaire et qu'aucune mesure d'urgence n'a été prise pour ce cas-là".
la loi sur les prêts à la consommation stipule qu'un contrat est immuable
Que disent les banques ?
Nos confrères de l'Echo ont contacté quelques banques pour avoir leur réaction.
Tout d'abord, une confirmation: il y a crédit et crédit. "Si les prêts hypothécaires et les prêts à la consommation sont tous deux destinés aux particuliers, ils sont régis par des lois distinctes", précise un porte-parole d’ING. "Plus précisément, la loi sur les prêts à la consommation stipule qu'un contrat est immuable. Ainsi, elle interdit toute modification des conditions de crédit, même d'un commun accord." En clair: vous devez rembourser vos mensualités, quelles que soient vos revenus, quelles que soient les conditions particulières.
Du côté de Belfius, on joue la carte de la prévention, tout comme Febelfin (voir le site de la fédération). "Si un client rencontre de grosses difficultés financières malgré le report du paiement de son crédit hypothécaire, notamment parce qu’il a l’un ou l’autre prêt à tempérament en cours, il doit immédiatement prendre contact avec son agence bancaire pour essayer de trouver une solution", a précisé un porte-parole de la banque belge au quotidien économique.
Test Achats demande un "gel des sanctions"
L'organisation de défense de consommateurs belges, Test Achats, a également réagi. Elle demande que les éventuelles sanctions liées à ces crédits à la consommation soient "suspendues" en raison de la mise au chômage temporaire d'environ un million de Belges.
Test Achats appelle le gouvernement à prévoir "urgemment un réaménagement de la loi relative au crédit à la consommation, à l'exemple de ce qu'il a prévu pour les crédits hypothécaires".
L'organisation estime, comme Didier, que "les consommateurs peuvent aussi avoir des problèmes pour rembourser ce type de crédits (emprunt sans destination précise, cartes de crédits de supermarchés, etc). Surtout s'ils ont plusieurs crédits en même temps".
Des millions de crédits à la consommation sont en cours en Belgique et "si la crise ne leur permet plus de faire face à ces échéances, leur contrat risque d'être dénoncé (généralement après trois mois d'impayés)". En tant que mauvais payeur, on peut avoir les huissiers sur le dos, et se retrouver sur une liste rouge, et donc dans l'impossibilité d'effectuer le moindre nouveau crédit.
D'où la demande d'une "suspension des sanctions", et d'une solution claire pour tout le monde, par exemple le report des mensualités. On décalerait de quelques mois la période de remboursement.
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