"Pourquoi les mesures ne sont pas les mêmes?", s'interroge Nathan. Ce Carolo de 23 ans se questionne sur les interdictions des véhicules polluants en Wallonie et à Bruxelles. Les calendrier ne sont pas identiques dans les deux Régions.
"Je ne comprends vraiment pas pourquoi les mesures ne sont pas les mêmes dans toute la Belgique." Nathan, 23 ans, fait référence à l'interdiction progressive des véhicules les plus polluants. Cet habitant de Charleroi (Hainaut) nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous, car il juge anormales les différences de calendrier des zones de basses émissions entre la Wallonie et Bruxelles.
Mise en place ces dernières années, les "Zones de basses émissions" visent à progressivement interdire les véhicules les plus polluants circulant sur notre territoire. L'objectif : protéger la santé des concitoyens. Mais problème (belge), chaque Région fixe son calendrier d'interdiction ce qui peut poser problème dans certains cas pratiques.
J'ai de la famille à Bruxelles
Nathan a fait l'acquisition d'une maison récemment dans sa vie. Comme des travaux devaient s'y produire, il avait en sa possession une voiture utilitaire: un diesel de 2006. Les travaux étant finis, Nathan décide de vendre son utilitaire et d'acheter un nouveau véhicule. Mais avant de se ruer sur la première voiture, Nathan se renseigne sur la zone de basses émissions dans la capitale. "J'ai de la famille à Bruxelles où je me rends souvent", précise-t-il. Le Carolo ne voudrait pas avoir à payer une amende de 350 euros (montant de l'infraction en Région bruxelloise).
"Je décide de prendre un véhicule Essence de 2009. C'est plus écologique et de cylindrée moindre que mon vieux diesel." Le véhicule ne sera interdit de circulation à Bruxelles qu'en 2030.
Nathan ne se renseigne pas pour l'interdiction en Wallonie, car il ignore tout simplement qu'une telle zone doit prochainement entrer en application sur le territoire wallon. Nous vous en parlions récemment sur RTL INFO, nombre de personnes ignoraient cette mesure,
"Je ne sais plus où donner de la tête dans cette Belgique!"
Il y a quelques jours, la ministre wallonne de l'Environnement, Céline Tellier, a fait savoir que l'interdiction des véhicules les plus polluants en Wallonie devrait être reportée à 2025 au lieu de 2023. (
Date d'interdiction à BRUXELLES pour le véhicule de Nathan:
Date d'interdiction en WALLONIE pour le véhicule de Nathan:
Estelle Toscanucci est la porte-parole de la ministre de l'Environnent, Celine Tellier. Elle explique cette différence: "Les réalités bruxelloises et wallonnes en termes de circulation automobile sont fort différentes et sont soumises à des décrets différents." Résultat pour le cabinet de la ministre: le renouvellement des parcs automobiles, les plannings ZBE (zone de basses émissions), les offres multimodales, etc. justifient des calendriers différents. "A Bruxelles, il y a une plus grande concentration de personnes, la moitié des habitants ne sont pas propriétaires de véhicules, l'offre de multimodalité est plus importante. La Wallonie est plus une zone rurale. Il faut réfléchir en fonction des réalités", explique-t-on.
Il y a un manque cruel d'information
Pour autant, le cabinet de la ministre de l'Environnent reconnait que ça n'est pas évident, pour les citoyens, de s'y retrouver: "Néanmoins, nous sommes conscients de la complexité engendrée par ces différentes législations. Nous sommes en contact régulier avec nos homologues bruxellois et continuerons à travailler afin d’éviter le moins de désagréments possibles aux personnes concernées, et de proposer des soutiens aux ménages qui disposent de peu de moyens, tout en maintenant nos objectifs de protection de la santé des Wallons et d’amélioration de la qualité de l’air."
Nathan pointe du doigt également le manque de communication des autorités envers le grand public. "Il y a un manque cruel d'information. Un courrier reçu par nos communes respectives n'aurait pas été refus", lâche-t-il. Sur ce point, Estelle Toscanucci ébruite : "On réfléchit, on va tenter d'informer au mieux sur les changements."
Un manque d'homogénéité entre les deux Régions que ne saisit toujours pas Nathan: "Je pense que l'idée de changer tout un parc automobile passe par un règlement qui soit le même dans tout le pays et ceux avec un minimum d'information", conclut-il.