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Le Conseil d'Etat a annulé le mois passé le permis accordé par la Région wallonne à la société Eneco Wind pour un champ d'éoliennes dans la plaine de Boneffe (Éghezée), aux confins des provinces de Namur, de Liège et du Brabant wallon. S'il s'agit de la quatrième annulation dans ce dossier, l'arrêt marque toutefois une première, selon l'association Natagora, puisqu'il s'appuie sur la protection de la bio-diversité.
Une zone de reproduction pour les oiseaux
"Toute l'argumentation porte en effet uniquement sur la protection de l'avifaune exceptionnelle de cette plaine", souligne l'association. Un oiseau migrateur serait plus particulièrement menacé: le busard cendré, espèce devenue rare en Wallonie mais dont un timide retour est observé et dont la zone de reproduction risque d'être perturbée par les éoliennes.
Le permis octroyé n'a pas tenu compte suffisamment des différents avis défavorables émis, dont celui du Département Nature et Forêt (DNF) de l'administration wallonne. "L'argumentation développée par le Conseil d'État dans son arrêt a un caractère profondément novateur et augure du meilleur pour la protection à long terme de la biodiversité en Belgique", estime Natagora.
L'énergie renouvelable, oui, mais pas n'importe comment selon Natagora
L'association dit soutenir la production d'énergie renouvelable mais met en garde contre l'impact des projets éoliens sur la bio-diversité. "Aujourd'hui, toutes les plus belles plaines agricoles de Wallonie voient leur caractère ouvert menacé par un projet éolien. Pour de nombreuses espèces, il est donc indispensable de disposer d'une stratégie wallonne qui définit les plaines qui seront préservées pour des raisons de biodiversité", demande-t-elle.