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Peu importe où l'on regarde, la ville de Liège ne semble être qu'un immense chantier. "C'est assez compliqué puisqu'il n'y a pas tous les aménagements qui sont présents pour savoir où aller", témoigne un cycliste. "Il y en a partout comme à la place Saint-Lambert. Les bus ne passent plus !", nous raconte cette fois une passante. "C'est l'enfer. Il y a beaucoup de bouchons et d'embouteillages", nous explique une jeune Liégeoise. L'amie qui l'accompagne renchérit:"Ils cassent partout, mais on ne les voit jamais travailler. On a l'impression que ça n'avance pas".
Les commerçants fortement impactés
À l'heure de pointe, les embouteillages n'en finissent plus. Mais durant la journée et en soirée, la Cité Ardente et désertée par les non-Liégeois et ce sont les commerçants qui trinquent. "On a ouvert il y a 3 ans, et la rue n'est toujours pas terminée !", s'exclame Jean-Luc Collin. Depuis trois ans, la rue de ce cafetier est en chantier. Pour l'arrivée du tramway, une rue de 300 mètres de long est toujours en construction. "On ne sait pas faire la cuisine le soir. Il y a trop peu de travail et le personnel coûte cher. Donc on ferme à 19 heures", explique-t-il.
Les commerçants peuvent bénéficier d'aides financières durant les travaux : 100 euros par jour avec un maximum de 6.000 euros. Mais avec les retards, la dernière aide perçue date d'il y a 2 ans. "Ça ne représente même pas un mois de loyer. Ce n'est pas compliqué de comprendre qu'on ne peut pas tenir 2 ans ou 3 ans, en fonction de l'agenda des travaux", ajoute Jean-Luc Vasseur, président de l'association des commerçants de Liège.
Aujourd'hui, 4 kilomètres de voies ont été placés. 270 ouvriers travaillent quotidiennement, et plus de 50 hectares sont en cours de réaménagement. Le tram devrait être mis en fonction fin avril 2024.
"C'est vrai que la circulation se modifie au gré de l'évolution du chantier. Mais il y a des accessibilités individuelles chez soi. De plus, les fournisseurs pour les commerces peuvent venir. La collecte des déchets est assurée, la circulation piétonne est assurée aussi", explique Daniel Wathelet, responsable de la cellule communication tram Liège avant de poursuivre, "donc on maintient globalement une accessibilité sur la ville".
Mais la ville souffre. Des grandes enseignes s'en vont et des commerces disparaissent. À 32 ans, Adélaïde s'apprête à fermer son magasin. Le cœur brisé, elle s'apprête à quitter le centre-ville. "Depuis 2022, je fais entre 20 et 30% de moins. C'est difficile, donc j'ai décidé de déménager", conclut-elle.
Pour les commerçants, l'arrivée d'aide financière est urgente. Beaucoup ont déjà dû mettre la clé sous le paillasson, et sans aide d'autres suivront.