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Un juge d'instruction à Anvers a placé jeudi sous mandat d'arrêt les cinq suspects interpellés à la suite de la mort d'un enfant de 9 ans disparu du centre d'asile de Broechem, indique le parquet. Les faits ont été qualifiés de prise d'otage et assassinat.
La famille aurait reçu un message de rançon
Les cinq suspects placés sous mandat d'arrêt sont âgés de 19, 20, 21, 24 et 34 ans. Le parquet ne donne pas plus d'informations sur l'affaire pour l'instant afin de ne pas compromettre l'enquête. Plus tôt dans la journée, les proches de la victime ont déclaré à plusieurs médias qu'il s'agissait d'une présumée prise d'otage en vue d'une extorsion: ils auraient reçu un SMS exigeant 100.000 euros pour revoir l'enfant vivant. Le parquet ne confirme pour l'instant pas cette version mais les faits ont été qualifiés de prise d'otage. L'enfant, un Palestinien de 9 ans, a été retrouvé mort mercredi après-midi lors d'une action de recherche sur les terrains du centre d'asile. Il avait été vu la dernière fois alors qu'il se promenait en vélo dans le centre.
Né au Liban
Mercredi, le corps du petit garçon de 9 ans a été retrouvé sur le site d'un centre pour demandeurs d'asile à Broechem (Ranst, en province d'Anvers). L'enfant y séjournait avec sa mère, âgée de 26 ans. "Les circonstances de ce décès restent encore assez floues, expliquait notre journaliste Sébastien De Bock présent sur place. Cet enfant palestinien âgé de 9 ans roulait à vélo lundi soir dans les allées de ce centre Fedasil. Il a été aperçu pour la dernière fois aux alentours de 22h et depuis lors, plus de nouvelles. Sa mère, âgée de 26 ans, a alerté les responsables du centre dès mardi matin. Le vélo a été très vite retrouvé mais toujours pas de traces de l'enfant." Hier, des recherches approfondies ont été menées et le corps sans vie du garçon né au Liban et de nationalité palestinienne a été retrouvé à 16h dans un fossé à l'arrière d'un hangar.
Le Parquet d'Anvers qualifie ce décès de suspect. Il résulterait de violences. "Le juge d'instruction, le médecin légiste et le Parquet sont descendus sur place pour tenter de déterminer les circonstances exactes de la mort", explique Lieselotte Claessens, porte-parole du Parquet d'Anvers.
"Pas lié à un problème de sécurité générale"
Benoit Mansy, porte-parole de Fedasil, a réagi sur l'antenne de Bel RTL. Selon lui, "l'incident n'est pas lié à un problème de sécurité générale dans le centre". "Une enquête est en cours et on laisse le Parquet faire son enquête. On collabore si nécessaire mais la question qui est en jeu ici n'est pas une question de sécurité générale dans nos centres d'accueil. C'est une histoire dramatique à laquelle nous espérons obtenir une réponse le plus rapidement possible."
"C'est la première fois qu'on est confronté à ce genre d'incident. Nos centres ne sont pas des zones de non-droit, on est dans une situation dramatique. Encore une fois, on espère pouvoir en savoir plus à la fin de l'enquête."
"Un événement aussi dramatique et aussi exceptionnel crée un climat d'émotion important que nous continuons toujours à maîtriser par des équipes de psychologues de Fedasil, des Stress Team post-traumatiques de la Croix-Rouge néerlandophones et également un psychologue de la police fédérale", ajoute Jean-Pierre Luxen, directeur général du centre de Broechem.
Les autorités sont abasourdies par l'événement. "La mère est venue ici avec son fils de 9 ans pour chercher notre protection et son enfant a été retrouvé mort, c'est vraiment choquant", a déclaré Maggie De Bock, ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, de l'Asile et de la Migration. Le Premier ministre Charles Michel s'est exprimé sur Twitter. "Je souhaite témoigner mes sincères condoléances suite au décès tragique d'un enfant. Une enquête se déroulera de manière transparente et indépendante. Les coupables doivent être punis. Tout mon soutien au personnel de Fedasil."