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Les ambulanciers appliquent la même procédure pour chaque intervention suspecte de coronavirus. Ils s’équipent de tenues de protection, puis partent souvent vers l’inconnu.
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"On se dit clairement que le risque est plus grand, du fait aussi que le risque est un petit peu visible et invisible en même temps. Parce que chaque intervention parfois elle est annoncée Covid, parfois pas. Parfois on arrive sur place et seulement on découvre qu'il y a justement une suspicion, raconte Nabil El-Haddouchi, pompier chez les pompiers de Bruxelles. Il y a ce risque qui est toujours latent, qui est toujours un petit peu au-dessus de nous comme une épée de Damoclès (...) Ça rajoute un petit peu du stress et de la prévention pour les interventions".
"J'ai l'impression que pour les personnes, ça doit être assez bizarre du fait qu'on est avec une tenue de presque cosmonaute pour une simple intervention. Donc ils ont peur, 'est-ce que c'est ça ? Est-ce qu'ils viennent habillés comme ça pour ça ?' On sent qu'il y a un stress chez les gens aussi", témoigne Steve Holemans, caporal chez les pompiers de Bruxelles.
Un lourd travail de désinfection des véhicules
Depuis le début de la crise les sorties ambulances se multiplient. À l'intérieur de la caserne, les véhicules défilent pour passer en zone de désinfection. Un travail effectué de jour comme de nuit.
"C'est des ambulances qui normalement sont nettoyées deux fois sur une garde, trois fois en fonction de l'intervention qu'elle a subie. Maintenant elle est lavée 6, 7, 8 fois sur la garde. Il y a deux gardes, on a eu 78 ambulances désinfectées. La dernière garde, on est arrivé à 130. Donc c'est un chiffre qui évolue."
indique Georges Megos, caporal chez les pompiers de Bruxelles.
Des hommes très impliqués
Les hommes du feu doivent effectuer cette surcharge de travail en respectant des règles propres au confinement. Ce qui n'est pas sans effet sur la vie de la caserne.
"Globalement, on sent une dynamique malheureusement positive, dans le sens où effectivement les hommes sont très, très impliqués, très proches. C'est quelque chose qui est assez fort au niveau d'une caserne", Pierre Menu, colonel chez les pompiers de Bruxelles.
La difficile gestion du stress et de la fatigue, sur la longueur
Envoyés en première ligne pour le transport de malades, les pompiers doivent vivre avec le stress de leurs proches.
"Moi je ne suis plus stressé justement par rapport à mes proches, du fait de ramener la maladie chez moi, confie Nabil El-Haddouchi. Fort heureusement j'ai ma copine à la maison qui est très compréhensive et qui me soutient au quotidien dans cette épreuve on va dire",
"La fatigue, elle est psychologique. Mais physiquement aussi... C'est s'habiller, venir en décontamination... Chaque intervention, je pense qu'on est parti une heure et demie, deux heures", Steve Holemans.
Les pompiers vont devoir gérer cette situation de crise dans la durée. Une certitude, cette situation de crise, ils vont devoir la gérer sur la durée.