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Garantir la sécurité des clientes grâce à un label "Safe Bar", l’idée séduit certaines mais en rebute d’autres. De l’avis de toutes les clientes que nous avons interrogées à Ixelles, tous les bars devraient être des endroits sécurisants, mais il y a du travail. "Ce serait bien que tous les bars soient comme ça. Je pense qu'en effet, ça me rendrait plus confiante de rentrer dans un bar où il y a un label comme ça", nous confie une femme.
Safe bar: personnel mixte, personne de confiance et couvercles sur les boissons
L’idée proposée par un jeune avocat serait notamment d’engager du personnel mixte, d’installer une personne de confiance dans le bar, ou encore de mettre à disposition des couvercles pour protéger les verres des clientes afin d’éviter qu’une personne malveillante n’y insère de la drogue. "Il y a aussi une limite à ce concept de safe bar, puisqu'on veut aussi des safe places, des safe streets, tout… C'est chouette, mais il ne faut pas se contenter de ça je pense", indique une autre cliente interviewée.
Dans un autre café que nous avons visité à Bruxelles, on accueille favorablement ces idées, mais on veut surtout travailler en collaboration avec les équipes de terrain féministes. "Les gérants des établissements qui sont en contact avec les organisations pour voir comment est-ce qu'on pourrait faire pour s'adapter et faire en sorte qu'il n'y ait pas ce problème qui se passe", indique Biruktwit Lampacrescia, gérante du café Bastoche.
Tous les endroits devraient être safe
C'est justement ce que demandent deux féministes membres de l'association "Les Sous-Entendu.e.s". Elles ne croient pas en un label "safe bar", qu’elles considèrent être une fausse bonne idée. Elles demandent des mesures bien plus ambitieuses, à l’échelle nationale. "En fait, tous les bars devraient être safe, sans aucun label. La ville devrait l'être, la rue… tous les endroits qu'on foule devraient être safe et ne devraient pas avoir besoin d'un label", réagit June Benhassan, membre de l'asbl.
Que le consentement soit quelque chose qu'on apprend dès la maternelle
"Que le travail soit fait en profondeur. C'est pour ça qu'on exige des politiques qu'ils débloquent des fonds pour l'éducation. Pour que le consentement soit quelque chose qu'on apprend dès la maternelle, et que ce ne soit pas à 15 ans qu'on commence à le dire à un garçon. Parce qu'en fait c'est trop tard, c'est déjà ancré dans la manière de se comporter", indique Laura Baiwir, co-fondatrice de l'association.
Les associations de terrain lancent un message à destination de toutes celles et ceux qui ont un rôle à jouer dans la lutte contre les violences faites aux femmes dans les bars et ailleurs: réfléchir ensemble à la société de demain, plus sûre car plus égalitaire.