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"Saviez-vous qu'en 3 mois, la commune avait octroyé des permis pour l'abattage de plus de 230 arbres sur sa commune ?", nous a récemment prévenus Pascale, une habitante de Woluwe-Saint-Pierre en région bruxelloise, via le bouton orange Alertez-nous. "Nos espaces verts sont sacrés, les plus agréables d'Europe et nous les détruisons, à petits feu, en toute discrétion", regrette Pascale. Au total, ce sont 524 arbres du Parc de la Woluwe qui vont être coupés dans les trois prochains mois.
"Nous comprenons que cela puisse éveiller des inquiétudes", assure Caroline Lhoir, l'échevine de l'environnement. "Nous sommes conscients des impacts positifs de ces arbres, de leurs intérêts en terme de biodiversité et nous faisons tout ce que l’on peut pour en maintenir un maximum", ajoute-t-elle. Un état des lieux des 10.000 arbres du Parc de la Woluwe a été réalisé ces derniers mois et il en ressort que de nombreux arbres malades doivent être coupés, principalement dans les parties centrale et méridionale du parc. "Il s’agit en grande majorité d’arbres pouvant représenter un danger pour les usagers du parc. Il s’agit aussi de coupes d’éclaircie dont l’objectif est de diminuer la densité d’arbres dans certaines zones du parc", explique Pascale Hourman, porte-parole de Bruxelles Environnement.
Concurrence entre arbres pour la lumière
Comprenez que certains arbres seront abattus pour permettre de laisser passer davantage de lumière, ce qui permettra de favoriser le retour de certaines essences. "On les sacrifie un peu pour sauver les autres, finalement", positive Caroline Lhoir. "Dans un second temps, des replantations qui, elles, ne poseront pas ce problème de concurrence de lumière, seront faites", renchérit Pascale Hourman.
"Ne rien faire, c’est oublier que les arbres grandissent et rentrent en concurrence, c’est condamner les arbres de lumière, c’est maintenir sur pied des arbres dangereux et c’est retarder la nécessaire régénération des massifs boisés", explique Pascale Hourman.
"2.036 jeunes arbres et arbustes forestiers seront plantés en 2021 et 2022 au sein des massifs boisés, et en bordure de ceux-ci. Des lisières étagées propices à la biodiversité seront ainsi créées. Vingt arbres ornementaux vont être également plantés dans les espaces ouverts", détaille-t-elle.
Les coupes de cet automne succèdent à deux autres phases d’abattage en 2019 et début 2020 au cours desquelles 400 arbres ont été abattus dans les zone est et nord du parc.
Un abattage sous conditions
Cette coupe suscite donc beaucoup d'inquiétudes chez Pascale, notre alerteuse de Woluwe-Saint-Pierre. "On affirme toujours qu'on a une faune impressionnante à Woluwe. Ce qui me dérange, c'est le je-m'en-foutisme de la commune sur la nature. On parle beaucoup mais tout le monde s'en moque", déplore-t-elle. Un avis que ne partagent ni Bruxelles Environnement ni la commune qui assurent qu'un arbre n'est jamais abattu gratuitement.
"Une taille ou un retrait d’arbre nécessite un permis", informe Caroline Lhoir, échevine de l'environnement à Woluwe-Saint-Pierre. "S’il est situé sur un terrain privé, la commune rend un avis non-contraignant, mais le permis est délivré au niveau régional. S’il s’agit d’un espace public ou d’un parc régional, c’est la région qui s’en occupe. En ce qui concerne le parc de la Woluwe, la décision est prise par Bruxelles Environnement", nous détaille-t-elle. Sont pris en compte, le type d'arbre concerné, sa localisation ou encore sa présence, ou non, dans les inventaires d'arbres protégés par la commune. Notez que la commune doit donner son aval aux demandes de Bruxelles Environnement, ce qu'elle a fait pour ces travaux au Parc de la Woluwe.
Il n'est donc pas si simple d'abattre un arbre. Mais dans le projet de reboisement du Parc de la Woluwe, existe un problème de communication. "La commune est toujours très vague dans les réponses données. Je les ai eus à deux reprises. On vous donne un autre numéro, on vous renvoie à la région qui renvoie ailleurs… et en attendant les arbres sont abattus", déplore Pascale. "Il est temps de faire de la pédagogie et de donner aux citoyens les raisons de ces abattages", reconnaît Caroline Lhoir, qui déclare vouloir mieux informer, notamment via le site web de la commune et des réunions publiques, comme celle organisée il y a quelques semaines sur le projet au parc de la Woluwe.
Les travaux sur ce site, classé Natura 2000, commenceront à la fin du mois et devraient durer environ 3 mois.