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Les militants réclament un financement des chemins de fer et des recrutements à la hauteur de la mission qui leur est confiée aujourd'hui et des ambitions qui sont annoncées pour l'avenir. Les représentants du syndicat ont relevé dans leurs discours que 1.100 emplois avaient été perdus en 2021, et quelque 3.500 sur les trois dernières années. "Le personnel est à bout maintenant", a relevé Pierre Lejeune, président national de la CGSP Cheminots.
"L'état du travail des cheminots aujourd'hui est fort compliqué, a-t-il expliqué au micro de Guillaume Wils pour RTL INFO. Nous avons encore perdu 1.100 emplois rien que sur l'année dernière. Evidemment, les conditions de travail s'en retrouvent altérées. Ce sont des jours de repos qui ne sont pas octroyés au personnel, son bien-être qui ne peut plus être assuré et par là la qualité du service public en pâtit. L'autre message qu'on veut faire passer aujourd'hui au ministre, c'est que les contrats de gestion sont en cours de négociation. Ils fixent des objectifs au chemin de fer mais ne s'accompagnent pas de plan de financement. On voudrait donc véritablement un plan de financement ambitieux qui correspond à la réalité de ce qui a été affiché jusque maintenant par le gouvernement."
Un déficit d'exploitation de 120 millions d'euros
"HR Rail a annoncé la réalisation de 2.679 recrutements en 2021 mais, parmi ceux-ci, ils intègrent les 1.250 promotions internes et donc, en réalité, ce ne sont que 1.429 nouveaux collaborateurs qui ont rejoint les chemins de fer en 2021. C'est bien, mais derrière ces chiffres se cache une toute autre réalité, puisque au cours de la même période 2.565 agents ont quitté les entreprises, si bien que le déficit d'emplois est de 1.136 en un an à peine."
Une délégation a été reçue pendant environ une heure par des représentants du cabinet ministériel. Pierre Lejeune s'est notamment inquiété du déficit d'exploitation de 120 millions d'euros de la SNCB en 2021 et du coût attendu de 30 millions supplémentaires pour l'énergie en 2022. Le syndicat suivra de près les réunions de contrôle budgétaire qui sont en cours et devraient se prolonger jusqu'au mois de mars pour voir quels moyens seront débloqués. "La CGSP Cheminots n'accepte plus les déclarations d'intention", a défendu Pierre Lejeune. "Elle exige que les contrats de gestion, qui sont en cours de négociation, intègrent un plan financier concret prenant en compte les conditions de travail des cheminots et les besoins en recrutement ainsi qu'un financement juste et pertinent en faveur du rail qui autorisera, d'une part, de consolider les besoins actuels et, d'autre part, offrira des perspectives pérennes en faveur des chemins de fer belges."