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Le confinement général en place depuis le 22 mars en Tunisie a été prolongé de 15 jours, a annoncé mardi soir la présidence tunisienne, en dépit de manifestations contre cette mesure qui plonge dans la misère de nombreux travailleurs précaires.
Ce prolongement porte le confinement, destiné à lutter contre la propagation du nouveau coronavirus, jusqu'au 20 avril, soit quelques jours avant le début prévisible du mois sacré de jeûne du ramadan, qui voit habituellement la vie économique ralentir et la vie sociale s'intensifier.
Cette annonce intervient peu après une déclaration du président Kais Saied, qui a reconnu les difficultés sociales entraînées par les restrictions drastiques de circulation mises en place depuis une semaine.
"Les mesures ne répondent plus aux demandes des citoyens", a estimé M. Saied dans une discours diffusé à la télévision avant la rencontre du conseil de sécurité qui a décidé de prolonger le confinement.
"On dit aux gens de rester chez eux -- mais comment vont-ils vivre? Ce sont des réactions logiques surtout de la part des plus pauvres", a-t-il déclaré au sujet des protestations.
Plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux travailleurs précaires, ont manifesté mardi dans un quartier populaire de Tunis pour protester contre le confinement et réclamer des aides promises par le gouvernement.
"Mais de quel corona vous parlez? Nous allons mourir de toute façon! Laissez-nous travailler!", a lancé un protestataire devant la délégation de Mnilha et Ettadhamen, une institution représentant l'Etat dans ces deux quartiers périphérique marginalisés.
"Laissez-moi ramener du pain à mes enfants! Peu importe si je meurs, je partirai en martyr", a déclaré ce maçon à l'AFP.
Dans ces quartiers défavorisés, de nombreux habitants travaillent à la journée et se retrouvent privés de tout depuis que sorties et activités économiques sont strictement limitées.
Le gouvernement a annoncé le 21 mars un plan d'aide pour faire face au confinement, dont 150 millions de dinars (50 millions d'euros) qui doivent être versés sous forme de primes directes à des personnes jugées nécessiteuses, entre le 31 mars et le 6 avril.
"Nous allons déployer tous les efforts pour répondre aux besoins des citoyens", a assuré M. Saied. "Il faut fournir aux gens les choses dont ils ont besoin pour rendre la vie acceptable pour tous", a-t-il ajouté, regrettant des "retards".
Dans son communiqué publié après le discours, la présidence a appelé à "accélérer l'application des mesures prises" et à renforcer la lutte contre les spéculateurs monopolisant les ressources alimentaires en les punissant comme des "criminels de guerre".