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Ni eau, ni nourriture, ni chauffage: la nouvelle tentative d'évacuation de Marioupol stoppée alors que la situation est décrite comme "catastrophique"

Une deuxième tentative d'évacuation des habitants de Marioupol, port stratégique du sud-est de l'Ukraine encerclé par les forces russes et leurs alliés, a été "interrompue", a annoncé dimanche le CICR, qui avait ouvert un peu plus tôt le passage.

Une précédente tentative d'évacuer les civils de cette ville d'environ 450.000 habitants, bombardée depuis plusieurs jours par les Russes et leurs alliés des deux territoires séparatistes du Donbass, avait échoué samedi, les deux parties s'accusant mutuellement de ne pas respecter leurs engagements.

"Au milieu de scènes épouvantables de souffrances humaines à Marioupol, une deuxième tentative aujourd'hui de commencer à évacuer quelque 200.000 personnes de la ville a été interrompue", a indiqué dans un communiqué le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Le CICR demande aux parties de s'entendre sur les "termes particuliers" des accords d'évacuation.

Les deux pays s'accusent mutuellement

Les Ukrainiens ont affirmé que les Russes avaient poursuivi leurs tirs alors que les civils se rassemblaient pour former un convoi, tandis que les Russes ont accusé les défenseurs de la ville d'avoir utilisé les civils comme "boucliers humains".

Le gouverneur ukrainien de la région de Donetsk (est), Pavlo Kirilenko, a indiqué sur Facebook que "la colonne pour l'évacuation de la population civile n'a pas pu sortir de Marioupol aujourd'hui, car les Russes ont regroupé leurs forces et commencé à bombarder la ville". "Il est extrêmement dangereux dans ces conditions de faire sortir les gens", a-t-il dit.

Il a aussi indiqué que l'aide humanitaire en provenance de Zaporojie, une ville située à environ trois heures de route de Marioupol, n'avait pas pu arriver.

Le CICR, dont le siège se trouve à Genève, explique avoir - en tant qu'intermédiaire humanitaire neutre et impartial - "facilité le dialogue entre les parties concernant le passage sans danger des civils". "Aujourd'hui, nos équipes ont commencé à ouvrir la voie d'évacuation de Marioupol avant que les hostilités ne reprennent", indique le CICR.

Selon l'organisation, "les tentatives ratées d'hier et d'aujourd'hui soulignent l'absence d'un accord détaillé et opérationnel entre les parties au conflit". "Pour que le passage en toute sécurité des civils se fasse avec les niveaux de confiance requis, les parties doivent se mettre d'accord non seulement sur le principe, mais aussi sur les détails et les paramètres" de l'opération, relève le CICR.

Il faut en particulier que les belligérants se mettent d'accord sur l'heure précise, les lieux, les itinéraires d'évacuation et autres détails logistiques. Il est également important que les évacuations soient volontaires et que l'accord stipule si l'aide humanitaire peut être acheminée dans les villes concernées, indique le CICR.

Les équipes du CICR vont rester à Marioupol et "sont prêtes à contribuer à faciliter de nouvelles tentatives si les parties parviennent à un accord détaillé", ajoute l'organisation.

Selon un responsable de l'ONG Médecins sans frontières (MSF) en Ukraine, la situation humanitaire est "catastrophique" à Marioupol, la population manquant d'eau et de nourriture notamment.

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