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Une étude lancée en mars dernier a fourni des résultats cliniquement convaincants de l'efficacité de la colchicine pour traiter le Covid-19, annonce samedi l'Institut de cardiologie de Montréal (ICM) sur son site web. Ceci en ferait le premier médicament oral au monde capable de traiter les patients en phase pré-hospitalière.
Menée sur 4.488 patients, l'étude Colcorona démontre, selon l'ICM, que la colchicine a réduit de 21% le risque de décès ou d'hospitalisations chez les patients atteints de Covid-19 comparativement au placébo. "Chez ces patients avec diagnostic prouvé de Covid-19, la colchicine a entraîné des réductions des hospitalisations de 25%, du besoin de ventilation mécanique de 50%, et des décès de 44%", peut-on lire sur le site web.
L'ICM soutient que traiter les patients à risque de complications avec cet anti-inflammatoire dès la confirmation du diagnostic de Covid-19 par test PCR permet de "réduire leur risque de développer une forme grave de la maladie et conséquemment diminuer le nombre d'hospitalisations". La prescription de la colchicine aux patients pourrait en outre "contribuer à atténuer les problèmes d'engorgement des hôpitaux et permettre de réduire les coûts liés aux systèmes de santé des gouvernements d'ici comme ailleurs".
Un médecin belge a testé la colchicine
La colchicine est un anti-inflammatoire traditionnellement utilisé pour traiter la goute. Gériatre au CHR Mons-Hainaut, Pierre Lemaire a lui-même pris le traitement. C'était en mars, lorsqu'il a été hospitalisé après avoir été contaminé par le coronavirus. "Je me rappellerai toujours un soir, l'infirmière vient prendre ma température, j'étais de nouveau à 39°C, j'ai dit maintenant c'est terminé. Et j'ai commencé ma colchicine. Le lendemain il n'y avait plus de température et elle n'est plus jamais revenue. Et puis ma saturation est remontée en quelques jours. 48 heures après, j'étais rentré chez moi", nous a confié le docteur Lemaire.
Persuadé de son efficacité après sa propre expérience, Pierre Lemaire a décidé de prescrire ce médicament à ses patients. "On sait que quand on envoie nos patients gériatriques aux soins intensifs, neuf fois sur dix ils n'en sortiront pas. Donc on évite même de les envoyer. Grâce à ce traitement, nous avons pu éviter, dans de nombreux cas, des fins malheureuses", nous a-t-il expliqué. Le médecin pointe également un autre avantage, le coût très faible du traitement complet: 5 euros.
Le docteur Lemaire rappelle tout de même que ce médicament nécessite une prescription médicale. La prise du traitement doit donc être surveillée.