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Le procès très attendu de Jonathann Daval, un informaticien de 36 ans jugé pour le meurtre de sa femme Alexia en 2017, s'est ouvert lundi peu après 09 devant la cour d'assises de la Haute-Saône, à Vesoul. Après environ 10h de plaidoiries, cette première journée d'audience s'est achevée. La reprise des débats est prévue ce mardi, 9h.
Revivez cette première journée d'audience:
L'audience a débuté par la désignation des jurés, sept femmes et un homme, dans la petite salle lambrissée de la cour d'assises où de grandes croix blanches tracées sur les bancs rappelaient les exigences de la distanciation sociale en pleine épidémie de Covid-19.
Jonathann Daval est apparu, le visage émacié, les traits tirés, et amaigri. Vêtu d'une marinière, il porte les cheveux coupés très courts, précise BFMTV. Selon l'Est Républicain, à la demande du président d'audience, Jonathann a décliné son identité "d'une voix faible presque enfantine".
Des photos du corps exposées
Les experts et médecins prennent la parole. Ils exposent aux jurés les photos du corps calciné d'Alexia Daval. Un moment intenable pour les parents de la jeune femme qui quittent momentanément la salle d'audience.
L'employeur de Jonathann témoigne
Le matin où la disparition d'Alexia est signalée, Jonathann se rend sur son lieu de travail. L'informaticien vient emprunter une imprimante pour son voisin, dit-il. "Il était tout à fait normal. Jamais je n'aurais pu croire qu’il avait fait ce qu’il avait fait avant", décrit son employeur devant la cour d'assises.
Selon lui, il n'y a eu aucun problème au travail avec Jonathann pendant 10 ans. "La dernière année, il y a eu quelques petits dérapages au niveau de l’organisation du temps de travail. J’ai mis un tracker dans le véhicule car plusieurs fois, il devait se trouver en clientèle et s’est avéré qu’il n’y était pas", indique-t-il au premier jour de ce procès, selon le quotidien l'Est Républicain.
L'employeur décrit un "bon professionnel" et un "bon technicien". "Je ne l'ai jamais vu s’énerver, je n'ai jamais entendu un mot plus haut qu’un autre avec un client", indique-t-il.
Le mobile du crime étudié
Le soir du meurtre, Jonathann affirme avoir refusé un rapport sexuel à sa femme qui, en retour, se serait montrée violente, lui reprochant de "ne pas être un homme". Lors de ce premier jour de procès, les différentes parties sont revenues sur ce qui est considéré comme le mobile du meurtre par Jonathann Daval.
Selon des informations de l'Est Républicain, l'avocate de la défense expose des messages échangés entre le couple. L'adjudant-chef de la section de recherche revient sur les difficultés que traversait le couple dans son intimité. "Elle lui reprochait notamment ses problèmes d’érection, et le fait de ne pas avoir des rapports sexuels aboutis. Elle lui demandait aussi de prendre plus d’assurance, plus de responsabilités dans sa vie", souligne-t-il.
La mère de Jonathann Daval a pris la parole
Martine Henry a pris la parole et décrit son fils comme quelqu'un de "timide et réservé". "Il a des défauts comme tout le monde. Il n’est pas comme il a été décrit. De tous ses frères et sœurs, c'est lui le plus calme et le plus timide", a-t-elle déclaré selon des informations de l'Est Républicain.
Daval confirme ses aveux
À de nombreuses reprises, Jonathann Daval avait changé sa version des faits, accusant même sa belle-famille d'être au cœur d'un complot familial. Il avait fini par avouer qu'il était l'unique meurtrier d'Alexia lors d'une énième confrontation. Ce lundi, interrogé par le président de la cour d'assises, il a réitéré ses aveux.
"Reconnaissez-vous être le seul impliqué dans la mort de votre épouse ?", lui-a-t-on demandé. "Oui", a-t-il répondu.
Peu de temps avant, Jonathann Daval avait fondu en larmes lorsque le président de la cour d'assises avait évoqué la découverte du corps carbonisé d'Alexia dans un bois, rapporte BFMTV.
"Simulateur pour préserver son ego"
Selon nos confrères de l'Est Républicain présents à l'audience, la personnalité de Jonathann Daval est examinée. Des rapports de psychologues et psychiatres font état d'"une personnalité mal structurée, frustrée affectivement, dépendant de l’être aimé, pouvant devenir simulateur pour préserver son ego et conserver une certaine image". Les experts indiquent que Jonathann est un homme "déterminé susceptible de devenir colérique".
Des disputes autour du désir d'enfant
Après un rapport des faits étayé par le président d'audience, les problèmes du couple sont abordés. Ce dernier reprend les déclarations faites par Jonathann Daval lors de sa garde à vue. Selon l'accusé, il a refusé un rapport sexuel, ce qui a provoqué la colère d'Alexia. Toujours selon les dires de Jonathann, le soir du drame, il a tenté de quitter la maison conjugale et a été empêché par sa femme. "Je me suis mis en colère pour la première fois de ma vie, tout ce qui s’était accumulé était ressorti à ce moment", indiquait-il lors de son interrogatoire en janvier 2018.
Les proches d'Alexia veulent entendre la "vérité"
La mère de Jonathann Daval est présente. Il y a quelques jours, dans une interview donnée à l'Est Républicain, elle décrivait un homme "très stressé qui a peur des regards qui seront posés sur lui dans la salle". "Mais il veut parler. Il nous a dit qu’il allait révéler des choses qu’il n’a encore jamais dites. Mais je n’en sais pas plus. Il faut qu’il se libère, il faut qu’il avance. Il aimait et il aime toujours Alexia. Ce qui est arrivé, c’est vraiment du gâchis", avait-elle soufflé.
Martine Henry, mère de Jonathann Daval
Quant aux parents de la victime, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, ils ont indiqué attendre de ce procès de nouvelles "révélations" sur les circonstances du drame. "Nous on est là pour avoir de nouvelles révélations et puis mettre en exergue toutes les horreurs subies par Alexia", a indiqué la mère d'Alexia à nos confrères de BFMTV. Avant d'ajouter: "Je pense qu'on ne fait pas ça à un animal, c'est l'horreur la plus totale".
Jonathann Daval a reconnu le meurtre de son épouse et encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, parents d'Alexia Daval