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Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué mardi les fusillades perpetrées la veille à Vienne ayant fait quatre morts, dans un communiqué publié sur ses chaînes Telegram. Le communiqué de l'EI impute à un "soldat du califat" les fusillades meurtrières près d'une synagogue et de l'opéra. Dans un texte séparé, accompagné d'une photo de l'assaillant armé, l'agence de propagande Amaq évoque "une attaque aux armes à feu menée hier (lundi) par un combattant de l'Etat islamique dans la ville de Vienne".
L'auteur âgé de 20 ans
L'auteur de l'attentat qui a terrorisé Vienne dans la nuit est un "sympathisant" du groupe jihadiste Etat islamique, originaire de Macédoine du Nord, avaient annoncé, plus tôt dans la journée, les autorités autrichiennes.
Il n'y a pas de preuve à ce stade de l'existence d'un deuxième assaillant, a déclaré mardi le ministre autrichien de l'Intérieur, au lendemain de l'attentat qui a fait quatre morts dans le centre de Vienne. Le visionnage des vidéos des lieux du crime n'a pas permis de confirmer qu'un second suspect a participé à l'attaque, a affirmé Karl Nehammer lors d'une conférence de presse. Auparavant, il avait assuré qu'au moins un autre suspect était en fuite.
Kujtim Fejzulai était âgé de 20 ans et était citoyen d'Autriche et de Macédoine du Nord. Il avait été libéré de manière anticipée, ce qu'a critiqué Karl Nehammer devant la presse.
Le ministre a par ailleurs annoncé l'interpellation de 14 personnes et 18 perquisitions dans le pays en lien avec les attaques.
Au moins 4 morts
Les enquêteurs ont accédé au logement du terroriste tué en forçant la porte avec des explosifs, a-t-il précisé, sans souhaiter donner davantage de détails sur le profil de l'attaquant. "Lourdement armé", il était équipé d'un fusil d'assaut et d'une ceinture d'explosifs factice, selon le ministre. M. Nehammer, qui avait affirmé auparavant qu'au moins un autre suspect était en fuite, a dit partir du principe qu'ils étaient "plusieurs" sans pouvoir formellement l'assurer.
Deux hommes et deux femmes sont décédés au cours de cette attaque et plusieurs autres personnes ont également été blessées, dont un policier, selon les derniers éléments fournis par les forces de l'ordre.
Les fusillades sont survenues en début de soirée, à quelques heures de l'entrée en vigueur d'un reconfinement de l'Autriche pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Sur place, les forces de police se sont mobilisées en nombre pour garder les lieux, situés non loin de l'Opéra, a constaté un photographe de l'AFP, tandis que des passants prenaient la fuite. Le ministre a appelé les habitants à rester à la prudence et à rester chez eux.
J'ai vu courir une personne avec une arme automatique, qui tirait sauvagement
Un témoin, interrogé sur une chaîne de télévision, a dit avoir vu "courir une personne avec une arme automatique, qui tirait sauvagement", un autre témoin faisant état "d'au moins 50 coups de feu".
Cette nouvelle attaque, dans une ville où la criminalité est habituellement très faible, intervient dans un climat très tendu en Europe.
L'Union européenne a aussitôt "condamné avec force" cette "horrible attaque", selon les mots du président du Conseil européen Charles Michel, évoquant "un acte lâche". "L'Europe condamne avec force cet acte lâche qui viole la vie et nos valeurs humaines. Mes pensées vont aux victimes et aux habitants de Vienne après l'horrible attaque de ce soir. Nous sommes aux côtés de l'Autriche", a écrit sur Twitter le responsable qui représente les 27. "Nos ennemis doivent savoir à qui ils ont affaire. Nous ne céderons rien", a réagi de son côté le président français Emmanuel Macron.
Le chancelier autrichien condamne "une attaque terroriste répugnante"
Le gouvernement autrichien a décrété ce mardi trois jours de deuil national, après l'attaque terroriste qui a touché Vienne.
Le chancelier autrichien Sebastian Kurz a condamné lundi soir "une attaque terroriste répugnante" à Vienne, alors que plusieurs assaillants étaient toujours actifs en six lieux de la capitale autrichienne lundi soir. Selon la police, deux personnes ont perdu la vie, dont un suspect. Au moins quinze personnes ont été admises à l'hôpital. Parmi les blessés, figure un policier.
L'Autriche vit "des heures difficiles", a reconnu le chancelier alors que les attaques sont toujours en cours et que la police prie les résidents de rester à l'abri. "Notre police va agir de manière résolue contre les assaillants de cette attaque terroriste abominable", a fait savoir M. Kurz sur Twitter. "Tout le pays est victime", a-t-il déploré.