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Cinq Sévillans, âgés de 27 à 29 ans, ont été condamnés le 26 avril à neuf ans de prison chacun pour "abus sexuel" à l'été 2016 pendant les fêtes de la San Fermin à Pampelune, connues dans le monde entier pour ses lâchers de taureaux. La décision des juges de ne pas retenir la qualification de viol alors que les agresseurs avaient filmé leurs actes avait provoqué une vague de manifestations féministes à Pampelune et dans toute l'Espagne. Le parquet a fait appel du jugement.
D'après les agences de presse espagnoles, le même tribunal a décidé jeudi la remise en liberté sous contrôle judiciaire des cinq condamnés contre une caution de 6.000 euros chacun. Les cinq condamnés, qui s'appelaient eux-mêmes La Meute sur leur groupe Whatsap, auront le 7 juillet passé deux ans en détention provisoire, le maximum prévu pour cette mesure.
Un porte-parole du tribunal a indiqué à l'AFP que la décision des juges avec les attendus qui l'expliquent ne serait rendue publique que vendredi.
"C'est une honte"
La nouvelle a immédiatement provoqué des manifestations à Pampelone même, où un millier de femmes ont défilé en criant "Assez de violence machiste" et dans les principales villes du Pays basque voisin: Bilbao, Vitoria et San Sebastian.
A Barcelone, des centaines de personnes ont défilé derrière une banderole proclamant "face à la justice patriarcale, autodéfense féministe". "C'est une honte, ces vauriens de violeurs s'en tirent facilement. Il parait qu'on veut les libérer pour qu'ils soient prêts à recommencer le 7 juillet , jour de la San Fermin", a déclaré à l'AFP Carmen Roman, une manifestante de 66 ans.
"Si la Meute sort, nous sortons dans les rues aussi"
D'autres manifestations ont été convoquées pour vendredi notamment à Madrid, Séville, Grenade, Malaga, Valence et Saragosse. Sur les réseaux sociaux, les organisatrices utilisent notamment le hashtag #"Si la Meute sort, nous sortons dans les rues aussi".
Le mouvement féministe est particulièrement fort en Espagne, pays pionnier de la lutte contre les violences faites aux femmes. Après une grève générale des femmes sans précédent le 8 mars dernier, qui a mobilisé des millions d'Espagnoles, le nouveau gouvernement socialiste mis en place début juin a été constitué majoritairement de femmes.