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Les cadres du privé ont perçu en moyenne une rémunération annuelle brute de 56.000 euros en 2017, un niveau inchangé par rapport à 2016, selon une étude de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) publiée jeudi.
Le salaire médian (la moitié gagne plus, l'autre moins) a légèrement progressé sur un an, de 2% en euros courants, pour s'établir à 49.000 euros en additionnant parts fixe et variable.
L'étude, réalisée en avril 2018 auprès d'un échantillon représentatif de 14.000 cadres du privé, souligne "la grande hétérogénéité des situations professionnelles des cadres" et relève que 80% des rémunérations étaient comprises entre 35.000 et 85.000 euros.
Les disparités sont aussi grandes entre femmes et hommes: les femmes cadres ont touché un salaire annuel brut médian de 45.000 euros en 2017 contre 51.500 euros pour les hommes, soit un écart de 13% (en hausse d'un point par rapport à 2016).
Selon l'enquête, l'écart se crée avant 30 ans puisque 60% des hommes de cette tranche d'âge ont été augmentés en restant au même poste contre seulement 51% des femmes dans la même situation.
"Si une distorsion existe dès le début de carrière, elle tend à amplifier les écarts de rémunérations dans la durée", analyse l'étude.
L'industrie reste en tête des secteurs les plus lucratifs pour les cadres: les plus rémunératrices sont les filières chimie, caoutchouc, plastique (56.000 euros) et celle de l'industrie pharmaceutique (54.000 euros).
La taille des entreprises "influence également considérablement" le niveau de rémunération: les cadres en poste dans des entités de 1.000 salariés et plus ont touché un salaire médian de 51.000 euros contre 45.000 euros dans des structures de moins de 50 salariés.
Toutes tailles d'entreprise confondues, 52% des cadres comptent une part variable de court terme dans leur salaire (prime sur objectif ou commission sur chiffre d'affaire par exemple) et, pour la moitié d'entre eux, elle est supérieure à 9% de leur rémunération annuelle brute totale.
"La part des augmentations collectives connaît une érosion lente au profit des augmentations individuelles", constate également l'étude.
Ainsi, parmi les 46% de cadres restés au même poste qui ont bénéficié d'une hausse de leur rémunération en 2017, il s'agissait dans 26% des cas "d'augmentations exclusivement individuelles".
"De grandes inégalités salariales se creusent entre les différents niveaux hiérarchiques et entre les filières et les métiers", a réagi la confédération CGT des ingénieurs, cadres et techniciens (Ugict-CGT) dans un communiqué.
Le syndicat pointe "l'échec de la politique d'individualisation des salaires" et demande des "mesures de rattrapage pour les cadres lésés".