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Un Saint-Nicolas sur l'emballage? Des pralines en cadeau? Attention, certaines marques de chocolat comme Milka (+40%) ou Kinder (+20%) augmentent leur prix à l'approche des fêtes de fin d'année. Les fameux œufs en chocolat contenant une surprise sont par exemple passés de 0,78€ à 0,98€ pièce uniquement grâce à l'effigie de Saint-Nicolas. Les confiseries suivent la même courbe. Un paquet de spéculoos peut ainsi augmenter de 50% et le calendrier de l'avent fait vendre des bonbons et des chocolats jusqu'à 3 fois plus chers que pendant l'année.
La loi de l'offre et de la demande comme chaque année
Le chocolatier Pierre Marcolini confirme qu'il ne s'agit pas d'une manœuvre nouvelle : "Chaque année on me téléphone à cette période-ci pour me dire qu'il y a une augmentation du prix du chocolat, et comme par hasard c'est juste avant les fêtes de fin d'année."
Pierre-Alexandre Billiet, patron du magazine Gondola, spécialisé dans la distribution, explique pourquoi cette augmentation : "Les prix ne flambent pas. Il y a une augmentation des prix auprès du consommateur, mais c'est en toute logique. C'est une question d'offre et de demande du marché. Il y a une forte demande pour des produits qui sont dans le thème du moment. Maintenant, il faut savoir que ces augmentations viennent compenser des prix relativement bas pendant l'année puisque la plupart des produits sont sujets à une guerre des prix qui existe aujourd'hui en grande distribution sur des produits de grande consommation."
Le prix du chocolat augmente plus globalement chaque année… mais pas à cause des producteurs
De leur côté, les pralines de plus haut de gamme augmentent leurs prix régulièrement. Leonidas hausse ses prix d’en moyenne 1€ une fois par an, en juillet. Cette année, la hausse fut de 0,80€. En outre, cette hausse ne touche ni les sujets de Saint-Nicolas ni les sujets de Noël dont les prix sont restés inchangés.
"On peut passer à 2€ en plus le kilo tous les ans et demi", explique pour sa part Neuhaus.
Le chocolatier Pierre Marcolini confirme l’augmentation depuis le début de l’année de la fève de cacao sur les marchés mondiaux, après une baisse sensible en 2016 et 2017. Mais le cours du cacao ne grimpe pas en flèche. Et ce n’est pas l’élément déterminant pour le prix du chocolat. Il y a des intermédiaires. "Les fèves de cacao aujourd'hui, si on regarde une ligne du temps sur 10 ans, le marché était à 2500 à 2800 dollars la tonne. Ça ne vend pas dans la poche du planteur. Il reçoit 50% de ça, vu l'ensemble des intermédiaires. Et on sait aujourd'hui que pour pouvoir vivre de la culture de cacao, il faudrait payer au minimum 3500 dollars. Donc j'ai envie de vous dire que le prix n'est pas encore assez élevé dans une certaine mesure, ou en tout cas il n'est pas bien distribué, rétribué aux personnes qui travaillent par rapport à ce produit."
Un secteur important en Belgique
Le Belge consomme 6 kg de chocolat par an. Le chiffre d'affaire de l'industrie du chocolat en Belgique est de 5 milliards d'euros. En tout, le secteur du chocolat, de la praline, de la biscuiterie et de la confiserie représente 10% du chiffre d'affaires de l’ensemble de l’industrie alimentaire belge. 332 entreprises belges travaillent dans le chocolat et la confiserie. Ce qui procure de l’emploi à près de 12.000 personnes.